Page 2 - Balliet JM - Normalisation de la designations des ouvrages de fortifification
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 XIXe siècle3.
Ces codes graphiques sont précisés et diffusés dans diverses publications techniques éditées à l’at- tention des ingénieurs militaires dont les plus réputées sont le traité d’Hubert Gauthier (1687) suivi par Les règles du dessin et du lavis de Nicolas Buchotte (fig. 2), publiées à Paris en 17224. Ces traités sont largement diffusés en Europe et les préceptes de Vauban adoptés de manière presque univer- selle.
Désignation des bâtiments et ouvrages militaires français du XVIe au XIXe siècle
De manière corollaire, l’instruction de Vauban se révèle également essentielle pour établir une nomen- clature destinée à identifier les bâtiments et ouvrages d’une place forte : « Ils n’oublieront pas de
mettre sur les plans une boussole qui fasse connaître de quelle manière ils sont orientés, observant de mettre toujours le nord en haut, et de joindre une légende relative aux chiffres qui marqueront le nom des portes, celui des bastions et autres ouvrages des principaux édifices, des magasins, ca- sernes et de tous les bâtimens appartenans au roi. »5.
Fig. 3 : Utilisation de noms usuels à l’exemple de la place de Breisach (ms., s.d. vers 1710) [Fonds Dr Balliet JM]
De facto, si les anciennes nomenclatures héritées des XVe et XVIe siècles restent usuelles (fig. 3) — Les bastions, demi-lunes et al. portent souvent un nom de baptême : Bastion du Roi... — une ré- férence absolue s’y substitue : le numéro sur le plan qui sera lui-même repris pour la rédaction des devis et les prescriptions aux entrepreneurs. Les officiers du corps du génie, plus particulièrement les ingénieurs en charge d’une place, adoptent et généralisent cette convention de nommage par numé- ros à tel point que même les structures les plus modestes (puits, glacières...) en disposent.
Les places plus récentes, au moins à partir du début du XVIIIe siècle, utilisent presque exclusivement la désignation à l’aide de numéros : Belfort et Landau jouent très probablement un rôle de précurseur en utilisant les deux systèmes de manière conjointe. C’est ainsi qu’à Landau (Fig. 4), on utilise encore
GRIMOARD. - Traité sur le service de l’état-major général des armées. Paris, 1809.
BUCHOTTE (Nicolas) - Les Regles du Dessein et du Lavis, Pour les Plans particuliers des Ouvrages & des Batimens, & pour leurs Coupes, Profils, Elevations & Facades, tant de l'Architecture Militaire que Civile : Comme aussi pour le Plan en entier d'une Place ; pour sa Carte particuliere, & pour celles des Elections, des Provinces, & des Royaumes. Paris, 1722.
GRIMOARD op. cit. p.46
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