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 Balliet — Casernes à l’épreuve de la bombe...
à l’escarpe. Quelquefois, pour héberger des troupes plus nombreuses, des casernes doubles étaient obtenues en adossant simplement deux de ces voûtes longitudinales (Fig. 11). Au milieu du XVIIIe siècle, on substitue au système à voûtes longitudinales, celui des bâtiments à voûtes transversales : les portes et les fenêtres sont alors percées dans de simples murs de masque fermant les voûtes à leurs extrémités et non plus dans les piédroits mêmes, ce qui a l’avantage de ne pas diminuer la soli- dité du bâtiment. Il est vrai que l’effondrement d’une voûte pouvait amener la ruine de tout l’édifice ; aussi prenait-on soin de ne presque jamais élever le bâtiment au-dessus du niveau du rempart de fa- çon à le cacher à l’ennemi. On l’appliquait même quelquefois contre le massif du rempart et on le re- couvrait de terre en ne laissant à découvert que le mur de façade (1750 à 1789). Enfin, un système mixte, en usage durant cette même période, consistait à construire par dessus cette caserne voûtée, un bâtiment ordinaire habitable seulement en temps de paix.
Toutefois, les casernes, même construites de manière traditionnelle, ne restaient pas sans protection au moment du besoin. Pour remédier à leur défaut de résistance, on les blindait ! Cette opération consiste à donner aux planchers la résistance requise par l’addition de grosses pièces de bois join- tives pour augmenter leur épaisseur, à protéger façades et ouvertures à l’aide de madriers et de terre (Fig. 12).
Fig. 12 — Caserne de Neuf-Brisach (très probablement la caserne 81, actuelle caserne Suzzoni) après le bombardement de 1870 qui utilisait encore peu ou prou les techniques du temps de Vauban... Malgré le blindage, les effets sur un bâtiment dépourvu de toute autre protections se révèlent désastreux.
Enfin, on trouve dans les places, y compris les plus anciennes, nombre de locaux souterrains dispo- sés sous les terrassements des bastions pleins, sous les grands cavaliers voire sous les traverses. Ils sont, bien évidemment construits à l’épreuve de la bombe. Quelques-uns, principalement ceux situés dans les bastions, sont composés de voûtes, dites en berceaux accolées, ayant leurs axes et leurs piédroits parallèles aux capitales et prenant leurs jours et leurs issues sur les gorges des ouvrages au niveau du sol de la ville (Longwy). Ces souterrains contiennent des magasins, manutentions et des
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