Fort Chapus [Fort Louvois]

Fortifications littorales — Les défenses de Rochefort

Fort Chapus (Fort Louvois)

À l’occasion d’un récent voyage en Charente-Maritime et en Bretagne, nous avons pu découvrir nombre de sites, souvent de grande qualité, dont le Fort Chapus (connu également sous le nom de Fort Louvois).

Cet ensemble, d’une architecture bien particulière, est situé entre l’île d’Oléron et le bassin de Marennes bien connu pour ses productions ostréicoles.

Le fort est bâti en 1691 sur les instructions de Louvois sur un rocher de la pointe de Chapus qui l’isole parfaitement du continent à marée haute. Il vient appuyer la citadelle d’Oléron et permet ainsi d’interdire l’accès sud de l’estuaire de la Charente aux vaisseaux ennemis se dirigeant vers Rochefort.

Sa construction fut d’ailleurs l’occasion d’un conflit entre l’ingénieur en charge du projet initial, Ferry, et Vauban qui avait été laissé dans l’ignorance de ce projet. C’est le Louis XIV lui-même qui tranchera ce différend sans prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre !

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Achevé en 1694, le fort se présente sous la forme d’un fer à cheval formant une batterie basse au sein duquel sont disposés un donjon formant un réduit central ceint d’une douve, une caserne centrale, corps de garde ainsi qu’une poudrière à l’épreuve. Réarmé en 1875 après quelques modifications et réparations, l’ensemble a été fortement endommagé en 1945. Remarquablement restauré, ce site s’offre entièrement au visiteur en lui permettant la découverte d’un ensemble fortifié remarquable et proposant un point de vue panoramique sur l’île d’Oléron.

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Fort Chapus (Fort Louvois) — Le front de gorge à marée basse [cliché Balliet J.M., 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Le front de gorge à marée basse [cliché Balliet J.M., 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Douve interdisant l'accès au donjon [cliché Balliet J.M. 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Douve interdisant l’accès au donjon [cliché Balliet J.M. 2009]

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Le silence cartographique de Vauban – G. Monsaingeon

Reprise d’un billet toujours d’actualité mais publié, en 2008, sur un support maintenant obsolète…

Un petit tour rapide nous a permis de découvrir un article d’une haute tenue et d’un grand intérêt proposé par Guillaume Monsaingeon, auteur, entre autres, de l’ouvrage Les voyages de Vauban… À découvrir & à lire dans la collection Textimage.

Il aborde, d’une manière claire et élégamment illustrée, le travail cartographique de Vauban. L’ensemble est disponible dans son intégralité sur Internet.

Réf. : MONSAINGEON (G.) – Les voyages de Vauban. Paris, Editions Parenthèse, 2007.

Bien cordialement

Balliet J.M.

Un livre, un jour… VAUBAN – Le directeur général des fortifications

Dans son mémoire intitulé « Le directeur général des fortifications », rédigé en 1680, Vauban définit les tâches de chaque responsable. Ce mémoire fait rapidement l’objet d’une première édition pirate en Hollande dès 1685 (éd. Van Bulderen) qui semble avoir été promptement épuisée. Elle est rapidement suivie par une seconde édition proposée par Mœtjens dès 1689.

VAUBAN (Sébastien le Prestre de) - Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.
VAUBAN (Sébastien le Prestre de) – Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.

Dans son épitre dédicatoire, il la justifie comme suit : « Ce petit traité, que je prends la liberté d’offrir à votre altesse sérénissime a voulu paraître il y a quelque temps dans une ville voisine de cet état; mais le grand crédit de l’auteur sans la permission duquel il prétendait se produire en public, plutôt la crainte que l’on conçût que les étrangers en profitassent, l’a fait incontinent (sic.) disparaître. Si bien qu’il a été obligé de chercher ailleurs que dans sa patrie la liberté de se faire voir. […] ».

Cet ouvrage se divise en deux parties. Dans la première, Vauban définit l’organisation par subordination hiérarchique des ingénieurs et détaille les compétences et les tâches de chacun. Il détaille plus particulièrement les fonctions suivantes : directeur général, intendant des fortifications, ingénieur ordinaire, ingénieurs en second, conducteurs et chasse-avants (inspecteurs commis dans les grands ateliers pour diriger les ouvriers, faire marcher les chariots). La seconde partie présente un caractère plus technique : toisé, estimation des dépenses, devis et marchés.

VAUBAN (Sébastien le Prestre de) – Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.