Archives de catégorie : Vauban

Casernes à l’épreuve de la bombe & casernes défensives. Leur usage en France, du XVIIe au XIXe siècle.

Place de Briançon — Casernes du fort des Têtes (front de secours) construites à l'épreuve.

Place de Briançon — Casernes du fort des Têtes (front de secours) construites à l’épreuve.

Si les casernes sont presque ubiquitaires, elles restent paradoxalement peu étudiées… Focus sur les casernes construites à l’épreuve et les casernes défensives du 17e au 19e siècle, elles n’ont fait jusqu’alors l’objet  que d’un nombre d’études relativement restreint. La bibliographie française et étrangère, pour le moins spartiate, en est le témoin indirect. Pourtant Vauban s’y intéresse déjà fortement — s’il n’en est pas l’initiateur, il contribue très largement à la diffusion de leur emploi — et dans la première moitié du XVIIIe siècle, quelques autres auteurs témoignent d’un intérêt certain pour les casernes — on peut citer Belidor et Sturm — sans pour autant développer le sujet. 

Casernes à l’épreuve.

Bombe de mortier de 32 cmIl existe pourtant un domaine qui devrait intéresser les amateurs de fortifications : les casernes construites à l’épreuve (de la bombe). Elles formeront un composant aussi discret qu’essentiel des fortifications contemporaines. C’est encore Vauban qui, très tôt, est à la manœuvre ! Les casernes à l’épreuve de la bombe (ndr : la bombe correspond à la dénomination des projectiles tirés par les mortiers à cette époque) se généralisent au 18e siècle et resteront d’un usage commun jusqu’au premier conflit mondial où elle disparaîtra au profit de casernements souterrains tels ceux de la ligne Maginot.



Place de Briançon — Caserne du fort des Têtes… Le rez-de-chaussée servait d'arsena
Place de Briançon — Caserne du fort des Têtes… Le rez-de-chaussée servait d’arsenal
Place de Briançon — Caserne du fort des Têtes… étage supérieur illustrant parfatement un type de construction « à l'épreuve »
Place de Briançon — Caserne du fort des Têtes… étage supérieur illustrant parfatement un type de construction « à l’épreuve »
Citadelle de Belfort, le château… une caserne à l'épreuve des années 1820 !
Citadelle de Belfort, le château… une caserne à l’épreuve des années 1820 !

Casernes défensives.

Enfin, il convient également d’évoquer les casernes défensives dont la dénomination est évocatrice. Si des exemples sont connus dès le 17e siècle, leur usage se développe fortement durant les guerres de la Révolution et de l’Empire et surtout lors des travaux de fortification initiés sous la Restauration et, plus encore, la Monarchie de Juillet avec l’important programme de fortification débuté dans les années 1840.

La superbe caserne défensive du fort de l’Île Madame (estuaire de la Charente)

Fort de l'Île Madame

Fort de l'Île Madame

Fort de l'Île Madame

Accéder à l’étude…

Consultation au format flip-book (livre virtuel)… suivez ce lien

Remerciements

Les sources documentaires corrélées aux études de terrain m’ont conduit à rédiger cette étude. Elle doit beaucoup aux travaux de nos prédécesseurs, tout particulièrement, ceux du capitaine Grillon qui avait proposé une magnifique étude sur le casernement de l’infanterie en France publiée dans le Mémorial de l’officier du Génie en 1874. Il ne s’agit là que d’une première mouture, simplifiée sans pour autant se vouloir simpliste, d’un article à paraître sous peu (en langue allemande).

Enfin, c’est également l’occasion de saluer tous ceux qui nous ouvrent, fréquemment, leur porte… Il ne s’agit pas seulement de jeter un coup d’œil curieux voire indiscret, mais de valoriser, par une meilleure compréhension partagée, leur (notre) patrimoine. Qu’ils en soient, tous, chaleureusement remerciés !



Dr Balliet JM — 6 octobre 2018

Forts de Joux, du Larmont inférieur et al. : une anthologie de la fortification française. 1re partie !

Fort de Joux — Le château historique précédé d’une 2e, 3e et 4e enceinte ! À droite du cliché, le « fort moderne » occupant l’espace de la 5e enceinte.


Il existe des lieux, peu nombreux, qui offrent presque en un clin d’œil une perspective sur plusieurs siècles d’architecture militaire. Près de Pontarlier (Doubs), on peut y compter le fort de Joux et les ouvrages adjacents. En effet, la route menant de Suisse à Pontarlier passe par une cluse — une sorte de défilé encadré par des escarpements — qui forme un passage obligé idéalement situé pour contrôler cette importante voie de communication et, plus particulièrement, y prélever des droits de péage.

Fort de Joux (front nord-est) — Vue depuis la route menant de Suisse à Pontarlier et passant par une cluse.
Contrôler un défilé… 1. Fort de Joux 2. Fort du Larmont inférieur 3. Corps de garde crénelé 4. Galerie de fusillade

Introduction sous la forme d’une ballade aérienne (juin 2017) [durée 3min.56].

Fortification médiévale — le château de Joux

Les premières traces se retrouvent dans les archives dès le XIe siècle. Il est régulièrement modernisé : ajout de tours sur le front nord, construction des tours Mirabeau, Grammont et d’une seconde enceinte au XIIIe siècle auxquels s’ajoutent, vers la fin du XIVe siècle, la fameuse tour du fer à cheval ainsi qu’une troisième enceinte et un fossé.

Durant la guerre de Trente Ans, il est un temps aux mains françaises avant d’être rendu avec l’ensemble de la Franche Comté à l’Espagne. Le traité de Nimègue (1678) acte le rattachement de la Franche Comté (et du château de Joux) à la France et ouvre de nouvelles perspectives architecturales…

Le château de Joux (enceinte médiévale) précédé d’une seconde et d’une troisième enceinte comprenant la tour dite du fer à cheval.

Fortification bastionnée — le temps de Vauban !

Entre 1678 et 1690, les contributions de Vauban et de ses ingénieurs modifient durablement l’aspect du site.

Fort de Joux en 1717 (source bnf) — Les cinq enceintes ont été édifiées.

[1678-1690] Adaptation de la troisième enceinte (médiévale) et construction d’une quatrième enceinte prenant la forme d’un ouvrage à cornes et d’une cinquième enceinte suivant le même modèle. L’ensemble couvrait un vaste glacis au sud alors que les fronts nord et est contrôlaient la route passant par la cluse. [1690] Nouveau projet pour le château de Joux.

Porte monumentale du 17e s., accès à la quatrième enceinte. Si le pont-levis à flèches correspond à l’organisation du 17e s., les gardes corps correspondent à des adaptations de la seconde moitié du 19e s.
Le temps de Vauban : Le front de la quatrième enceinte prenant la forme d’un ouvrage à cornes.

[1690-1693] Reconstruction de la seconde enceinte médiévale, construction de casernes et, surtout, d’un puits profond de 174 mètres ! D’autres adaptations de l’enceinte — nouvelles embrasures, modification de la tour du Fer à cheval — sont essentiellement destinées à renforcer l’efficacité des tirs d’artillerie.

Fort de Joux — Temps de Vauban : Quatrième enceinte, demi-bastion gauche de l’ouvrage à cornes.

Fort de Joux — focus sur le noyau historique — la 1re enceinte — progressivement complété par quatre autres enceintes


Si la période de l’Empire se caractérise par l’usage du fort de Joux comme prison d’état, dont le très fameux Toussaint Louverture, il connaît les vicissitudes liées aux combats dans les années 1813, 1814 et 1815.

Époque de la Restauration et de la Monarchie de Juillet.

À la fin des années 1820, des travaux de réfection sont entrepris. Mais il faut attendre les années 1840, sous le gouvernement de la Monarchie de Juillet [1830-1848] pour qu’un programme plus ambitieux, il concerne l’ensemble des frontières de la France, soit entrepris. Outre la poursuite des travaux au fort de Joux débutés en 1835 — reconstruction de la 5ème enceinte et établissement d’une terrasse d’artillerie sur le donjon — on relève, en 1848, des modifications apportées à la 2ème enceinte (nouveaux parapets avec créneaux de fusillade, escalier de sécurité…).

Par ailleurs, on construit, entre 1845 et 1851, un fort sur la montagne du Larmont. Il s’agit d’interdire à un adversaire, l’usage d’une position qui offre une vue imprenable sur le fort de Joux ! D’abord baptisé Fort neuf, il est aujourd’hui plus connu sous celui de Fort du Larmont inférieur ou de Fort Mahler. Le dispositif de barrage de la cluse est complété par le retranchement du Chauffaud, une sorte de corps de garde crénelé très similaire à ceux du modèle 1846 que l’on trouve en nombre sur le littoral. Ce retranchement est relié au fort du Larmont inférieur par une longue galerie de fusillade.

Fort de Joux — À l’arrière-plan, le fort du Larmont inférieur depuis la tour du fer à cheval.
Le fort de Joux depuis le Larmont inférieur.
Fort de Joux, front nord-est précédé par le plateau de la Rochette (aménagement d’une batterie d’artillerie après 1879)

Guerre de 1870 et les fortifications du système Séré de Rivière.

En 1871, les forts de Joux et du Larmont inférieur interviennent afin de protéger la retraite de l’armée du général Bourbaki vers la Suisse. Au regard de son importance stratégique, les forts de Joux (i. e. Château de Joux) et du Larmont inférieur sont intégrés dans le nouveau dispositif défensif dû au général Séré de Rivière. En 1877, trois tonnes d’explosifs saisis par la douane explosent, détruisant entièrement le casernement. La reconstruction est réalisée, sous une forme plus moderne, entre 1882 et 1884 avec une dernière modernisation en 1891 (creusement d’un magasin sous roc).

Entre 1879 et 1887, des travaux sont dirigés au fort de Joux par un officier du génie, le capitaine Joffre. Il modifie sensiblement le front sud qui prend son aspect actuel : construction de deux casemates en fonte dure du type Mougin armées chacune d’un canon de 155 mm Mle 1877 du système de Bange et leurs magasins à munitions adjacents ainsi qu’un casernement à l’épreuve installé dans le fossé en arrière de la cinquième enceinte, aménagement d’une batterie d’artillerie sur le plateau de la Rochette, création d’un magasin sous roc ainsi que de nombreuses galeries, etc. Enfin, le fort du Larmont supérieur (fort Catinat) est construit en 1879 et renforce le dispositif défensif vers le nord. Enfin, en 1886, une batterie annexe est construite au sud-ouest, à l’extérieur du fort du Larmont supérieur.

Fort de Joux, front sud-ouest. Le « fort moderne » vient remplacer l’ouvrage à cornes du 17e.

Focus sur les casemates en fonte dure du type Mougin…

Le « fort moderne ». Les flèches indiquent les axes de tir des casemates de type Mougin. Les autres structures correspondent essentiellement à des magasins à poudre à l’épreuve.
Fort de Joux, front sud-ouest  — Embrasure d’une des deux casemates en fonte dure du type Mougin (au second plan, le puits de lumière).
Fort de Joux, front nord-ouest  — Embrasure d’une des deux casemates en fonte dure du type Mougin.
Fort de Joux, — Séré de Rivière : Accès principal au « fort moderne »
Fort de Joux —  Casemate en fonte dure du type Mougin armée d’une réplique d’un canon de 155 mm Mle 1877 du système de Bange.
Fort de Joux, — Séré de Rivière : Magasin à poudre du « fort moderne » destiné à alimenter les pièces des casemates Mougin. ndr : Noter les inscription d’époques sur le porte !
Magasin à poudre du « fort moderne »… Vestige du plancher en bois avec son vide sanitaire.


Miscellanées…

Fort de Joux  — Séré de Rivières : Casernement à l’épreuve  installé dans le fossé en arrière de la cinquième enceinte.
Fort de Joux — Grand escalier à vis dû au Cne Joffre (2e moitié du 19e s.) d’une trentaine de mètres de profondeur. Il conduit au grand puits et divers magasins.

Période 1930-1940.

Les forts bien qu’obsolètes bénéficient de quelques aménagements et subiront vaillamment l’épreuve du feu en juin 1940.

Aujourd’hui

Le fort de Joux a fait l’objet d’importantes campagnes de restauration durant les dernières décennies et mérite assurément le détour !


Il convient tout particulièrement de souligner la qualité de l’accueil par les personnels animant le site… Les propos et explications se sont révélés, hormis quelques détails, suffisamment pertinents, au moins pour un public non averti. À l’aune de ce que j’ai pu observer sur quelques autres sites, c’est un point qui mérite d’être souligné.


L’état des forts du Larmont est par contre bien plus préoccupant, tout particulièrement pour ce qui concerne le fort du Larmont inférieur. Les travaux de restauration entrepris, semble-t-il par une association, se soldent, pour différentes raisons, par un échec et l’état du fort semble aujourd’hui très préoccupant, à tel point que son accès est interdit car particulièrement dangereux. Enfin, il importerait également de prendre soin du corps de garde crénelé dont le caractère moins spectaculaire mais non moins exceptionnel, lui confère un intérêt patrimonial certain. Quant au fort du Larmont supérieur, il n’est visitable qu’en de rares occasions.

Les forts du Larmont seront traités dans la seconde partie de ce billet.


Dr Balliet JM — 2017

Un aspect méconnu de la place de Strasbourg : le polygone d’artillerie au XVIIIe et XIXe siècle

Plan-relief de Strasbourg (1836-1863) [cliché Balliet J.M.)
Plan-relief de Strasbourg (1836-1863) [cliché Balliet J.M.)

À l’occasion de ce centième billet, il me semblait opportun de développer un sujet qui concerne à la fois l’artillerie et les fortifications, savoir : le polygone d’artillerie tel qu’il se conçoit au 18e et au début du 19e siècle.

En effet, au polygone d’artillerie de l’époque correspond, très souvent, un espace dédié situé non loin de l’enceinte de la place forte. Il permet d’asseoir l’instruction des artilleurs dans différentes situations — elles concernent aussi bien l’artillerie de siège que celle de place — en autorisant les indispensables écoles à feu.

Pour illustrer notre propos, on s’appuiera utilement sur l’exemple de la place de Strasbourg : si le « polygone » est aujourd’hui connu de tous les Strasbourgeois comme un aérodrome, très peu d’entre eux font le lien avec le polygone d’artillerie qui le précède !

Bien cordialement. 

J.M. Balliet

Article réalisé sous la forme d’un flip-book en suivant le lien proposé ci-après…

La place forte de Neuf-Brisach au XVIIIe — Archétype de la fortification bastionnée contemporaine.

Il s’agit d’une version revue et adaptée d’un article de vulgarisation publié en 2012 dans la revue de l’Association des Amis du Musée de l’Infanterie. D’une diffusion par nature essentiellement restreinte au milieu militaire, je partage cet article avec vous.

Des études plus approfondies et, par nature, plus techniques ont fait l’objet par nos soins de plusieurs communications lors de colloques internationaux ainsi que de publications essentiellement données en langue allemande (cf. bibliographie). 

Vous pourrez utilement compléter cet article en consultant les pages dédiées à Neuf-Brisach sur notre site www.fortification.fr.

Bien cordialement.

J.M. Balliet

La caserne Suzzoni à Neuf-Brisach : Du 18e siècle à nos jours.

Domaine d’élection de la vie militaire, les casernes restent paradoxalement méconnues voire ignorées des historiens. La caserne Suzzoni ne représente pas une exception… En effet, quoi de plus anodin qu’une caserne que rien dans l’absolu ne distingue des autres casernes bâties à la même époque ?

Caserne 81 (Suzzoni) — Cilcihé Dr Balliet J.M.
Caserne 81 (Suzzoni) — Cilcihé Dr Balliet J.M.

Si la caserne Suzzoni est pressentie pour abriter les collections du musée de l’infanterie, cela lui confère pourtant un intérêt tout particulier. Il s’agit, sinon de conter son histoire, mais surtout de replacer ce bâtiment dans le cadre histoire de Neuf-Brisach et de celle des casernes françaises.

Enfin, nos recherches ont montré que le nom a été mal orthographié (« Suzonni ») : erreur de transcription ou faute d’usage ? C’est encore aujourd’hui le cas ! Il s’agissait d’honorer la mémoire du colonel Raphaël de Suzzoni, colonel du 2e régiment de tirailleurs algériens, mort au champ d’honneur le 6 août 1870.

Article à découvrir intégralement ici… Caserne Suzzoni – Balliet J.M. (2017)

Bien cordialement. 

JM Balliet

Fort Chapus [Fort Louvois]

Fortifications littorales — Les défenses de Rochefort

Fort Chapus (Fort Louvois)

À l’occasion d’un récent voyage en Charente-Maritime et en Bretagne, nous avons pu découvrir nombre de sites, souvent de grande qualité, dont le Fort Chapus (connu également sous le nom de Fort Louvois).

Cet ensemble, d’une architecture bien particulière, est situé entre l’île d’Oléron et le bassin de Marennes bien connu pour ses productions ostréicoles.

Le fort est bâti en 1691 sur les instructions de Louvois sur un rocher de la pointe de Chapus qui l’isole parfaitement du continent à marée haute. Il vient appuyer la citadelle d’Oléron et permet ainsi d’interdire l’accès sud de l’estuaire de la Charente aux vaisseaux ennemis se dirigeant vers Rochefort.

Sa construction fut d’ailleurs l’occasion d’un conflit entre l’ingénieur en charge du projet initial, Ferry, et Vauban qui avait été laissé dans l’ignorance de ce projet. C’est le Louis XIV lui-même qui tranchera ce différend sans prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre !

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Achevé en 1694, le fort se présente sous la forme d’un fer à cheval formant une batterie basse au sein duquel sont disposés un donjon formant un réduit central ceint d’une douve, une caserne centrale, corps de garde ainsi qu’une poudrière à l’épreuve. Réarmé en 1875 après quelques modifications et réparations, l’ensemble a été fortement endommagé en 1945. Remarquablement restauré, ce site s’offre entièrement au visiteur en lui permettant la découverte d’un ensemble fortifié remarquable et proposant un point de vue panoramique sur l’île d’Oléron.

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Fort Chapus (Fort Louvois) — Le front de gorge à marée basse [cliché Balliet J.M., 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Le front de gorge à marée basse [cliché Balliet J.M., 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Douve interdisant l'accès au donjon [cliché Balliet J.M. 2009]
Fort Chapus (Fort Louvois) — Douve interdisant l’accès au donjon [cliché Balliet J.M. 2009]

Fort Chapus (Fort Louvois)
Fort Chapus (Fort Louvois)

Le silence cartographique de Vauban – G. Monsaingeon

Reprise d’un billet toujours d’actualité mais publié, en 2008, sur un support maintenant obsolète…

Un petit tour rapide nous a permis de découvrir un article d’une haute tenue et d’un grand intérêt proposé par Guillaume Monsaingeon, auteur, entre autres, de l’ouvrage Les voyages de Vauban… À découvrir & à lire dans la collection Textimage.

Il aborde, d’une manière claire et élégamment illustrée, le travail cartographique de Vauban. L’ensemble est disponible dans son intégralité sur Internet.

Réf. : MONSAINGEON (G.) – Les voyages de Vauban. Paris, Editions Parenthèse, 2007.

Bien cordialement

Balliet J.M.

Un livre, un jour… VAUBAN – Le directeur général des fortifications

Dans son mémoire intitulé « Le directeur général des fortifications », rédigé en 1680, Vauban définit les tâches de chaque responsable. Ce mémoire fait rapidement l’objet d’une première édition pirate en Hollande dès 1685 (éd. Van Bulderen) qui semble avoir été promptement épuisée. Elle est rapidement suivie par une seconde édition proposée par Mœtjens dès 1689.

VAUBAN (Sébastien le Prestre de) - Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.
VAUBAN (Sébastien le Prestre de) – Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.

Dans son épitre dédicatoire, il la justifie comme suit : « Ce petit traité, que je prends la liberté d’offrir à votre altesse sérénissime a voulu paraître il y a quelque temps dans une ville voisine de cet état; mais le grand crédit de l’auteur sans la permission duquel il prétendait se produire en public, plutôt la crainte que l’on conçût que les étrangers en profitassent, l’a fait incontinent (sic.) disparaître. Si bien qu’il a été obligé de chercher ailleurs que dans sa patrie la liberté de se faire voir. […] ».

Cet ouvrage se divise en deux parties. Dans la première, Vauban définit l’organisation par subordination hiérarchique des ingénieurs et détaille les compétences et les tâches de chacun. Il détaille plus particulièrement les fonctions suivantes : directeur général, intendant des fortifications, ingénieur ordinaire, ingénieurs en second, conducteurs et chasse-avants (inspecteurs commis dans les grands ateliers pour diriger les ouvriers, faire marcher les chariots). La seconde partie présente un caractère plus technique : toisé, estimation des dépenses, devis et marchés.

VAUBAN (Sébastien le Prestre de) – Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.