Défense des côtes bretonnes durant la guerre de sept ans – Saint-Malo [1756]

Pendant la guerre de sept ans, le littoral français, tout particulièrement les côtes bretonnes, est exposé à la menace permanente de descentes — i. e. débarquements — de troupes britanniques.

Si la défense du littoral au niveau des zones portuaires est assez bien documentée, il va tout autrement de l’organisation défensive aménagée le long des côtes. D’une construction par nature bien plus fruste, les vestiges sont aujourd’hui peu nombreux. Ils ne permettent d’appréhender l’importance et l’organisation de ce dispositif défensif que difficilement. Les publications sont tout aussi rares et se concentrent plus souvent sur certains dispositifs plus visibles tels que les fours à boulets.

Un précieux témoignage de la main de l’ingénieur Fougeroux de Blaveau nous permet toutefois d’illustrer, de manière concrète et totalement inédite, quelques aspects largement méconnus de la défense des côtes au milieu du 18e siècle.


Bien cordialement.


JM Balliet


Article proposé sous la forme d’un flip-book en suivant le lien ci-après…

Batterie de l’Aber Lanildut (Bretagne) — Cliché de l’auteur (2015)

Un aspect méconnu de la place de Strasbourg : le polygone d’artillerie au XVIIIe et XIXe siècle

Plan-relief de Strasbourg (1836-1863) [cliché Balliet J.M.)
Plan-relief de Strasbourg (1836-1863) [cliché Balliet J.M.)

À l’occasion de ce centième billet, il me semblait opportun de développer un sujet qui concerne à la fois l’artillerie et les fortifications, savoir : le polygone d’artillerie tel qu’il se conçoit au 18e et au début du 19e siècle.

En effet, au polygone d’artillerie de l’époque correspond, très souvent, un espace dédié situé non loin de l’enceinte de la place forte. Il permet d’asseoir l’instruction des artilleurs dans différentes situations — elles concernent aussi bien l’artillerie de siège que celle de place — en autorisant les indispensables écoles à feu.

Pour illustrer notre propos, on s’appuiera utilement sur l’exemple de la place de Strasbourg : si le « polygone » est aujourd’hui connu de tous les Strasbourgeois comme un aérodrome, très peu d’entre eux font le lien avec le polygone d’artillerie qui le précède !

Bien cordialement. 

J.M. Balliet

Article réalisé sous la forme d’un flip-book en suivant le lien proposé ci-après…

Lorsque les sciences historiques sont confrontées à la dure loi de Brandolini !

Lorsqu’il s’agit de publier, de communiquer dans des colloques ou, plus simplement, au profit de quelques amateurs, éclairés ou non, il importe que le discours soit toujours de qualité en conjuguant la nécessaire rigueur — il convient de maîtriser ses sources — à accessibilité du propos qui doit correspondre aux attentes et niveau de son auditoire.

Sources imprimées… Un "must" pour tout chercheur qui se respecte (coll. & cliché Balliet J.M.)
Sources imprimées… Un « must » pour tout chercheur qui se respecte (coll. & cliché Balliet J.M.)

Certes, on peut, en maîtrisant parfaitement son sujet, arriver à un degré d’abstraction qui n’est pas forcément rédhibitoire mais qui, en pratique, ne conviendra qu’à un public très restreint. En effet, quel que soit le public (et son niveau de connaissances), il ne faut en aucun cas négliger les indispensables interactions entre l’auteur — i. e. le conférencier — et son auditoire : le jeu des questions et des réponses, loin d’être fastidieux, nourrit souvent utilement les deux parties. C’est, in fine, une véritable source de richesse, à mes yeux, la plus essentielle !

On pourrait se satisfaire de cette situation, c’est peu ou prou mon cas car je n’interviens que très ponctuellement et toujours de manière factuelle sur les forums ou les réseaux sociaux.

Pourtant, à l’aune de ce que j’observe depuis plusieurs années, on est inévitablement confronté à une série de dérives qui nous interrogent. Il ne s’agit pas seulement de la qualité des échanges ou des propos que l’on peut observer sur Internet — les forums et autres réseaux sociaux en sont parfois la parfaite illustration — mais aussi de certaines publications qualifiées d’universitaires où, sous prétexte de propos au caractère souvent lénifiant, on assiste à quelques délires intellectuels qui nous laissent parfois pantois.

On pourrait penser qu’il s’agit de deux mondes que tout oppose, pourtant ils adoptent souvent les mêmes travers. Plus particulièrement : une maîtrise insuffisante des sources où il s’agit non seulement de lire (cela semble de plus en plus désuet) mais aussi de comprendre. En résumé… Cela relève, dans un cas comme dans l’autre, du baratin !

Et, s’agissant de baratin, on ne peut manquer d’évoquer la loi de Brandolini qui se définit comme suit : « La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer » (cf. Echosciences – Grenoble)

LA bibliothèque, en fait, une des bibliothèques car le savoir te l'espace occupé par les livres ne connaissent guère de limites (cliché Balliet J.M.)
LA bibliothèque, en fait, une des bibliothèques car le savoir te l’espace occupé par les livres ne connaissent guère de limites (cliché Balliet J.M.)

Pour illustrer notre propos sous une forme imagée, nous nous sommes permis d’adapter, sous une forme abrégée, l’excellente chronique publiée dans la revue Défense & Sécurité Internationale (DSI n°127 janv.-février 2017 p.114) sous le titre « Le prout et la loi de Brandolini ».

« Jusqu’à il y a encore peu, disons dix ou quinze ans, l’avis de votre médecin sur cette toux bizarre comptait plus que celui du cousin Gégé du bar d’en face, surfeur sur le web de son état, à qui, par définition, « on ne la fait pas ». Aujourd’hui, Gégé semble avoir gagné et votre toubib a juste le droit d’être insulté « d’élite déconnectée du vrai peuple ». Ce qui est vrai pour les vaccins — des maladies ont fait leur réapparition — l’est aussi dans notre domaine pour une raison inconnue, les gens ont oublié que l’histoire était complexe et que la méthode scientifique, c’est subtil et repose surtout sur le concept de démonstration. 

Bienvenue dans le monde « postvérité » : aujourd’hui, être expert ou lire des livres peer-reviewed — i. e. revu par un comité scientifique —ne sert plus à rien ; avoir un avis, le plus souvent mal informé, suffit, et l’exprimer à la face du monde sur les réseaux sociaux à valeur de légitimité. En effet, il suffit d’offrir un petit lavage de vos connaissances historiques : « Quoi, en plus, il faut savoir faire une ligne du temps pour étudier un conflit ? Ah ben si j’avais su… C’est pas grave, je vais vous faire un alignement de trucs glanés çà et là. Prends ça dans ta face, sale élite déconnectée ! » De fait, le savant ou celui qui cherche à l’être est bien désarmé. 

Cela a même été théorisé : la loi de Brandolini stipule que « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer ». Bref, allez tous mourir avec vos bouquins remplis de nuances, Gégé va s’en nourrir comme autant de munitions au peloton d’exécution de la science comme méthode de progression vers la vérité historique. Ce que ne dit pas la loi en question, c’est comment se tirer de ce bourbier. 

Cliché J.M. Balliet
Cliché J.M. Balliet

Au vrai, la solution existe depuis quelques siècles et s’appelle la méthode. Seulement, c’est plus long et ça implique des efforts. Or Gégé a pas mal de vidéos rigolotes de chats à visionner encore aujourd’hui, ce qui l’empêchera de devenir un véritable expert. Il préférera la voie facile consistant à confondre hypothèse, opinions et faits et ne surtout jamais se remettre en question. Bref, l’affaire n’est pas gagnée et, s’il faut espérer une chose, c’est bien de vous voir lire beaucoup et de ne pas oublier qu’un véritable expert tire une fierté toute particulière de savoir qu’il ne sait pas tout et que chaque question à laquelle il a répondu en appelle bien d’autres. »

Faut-il alors baisser les bras… Certes non, mais la lutte s’avère, dans bien des cas, inégale !

Bien cordialement. 

J.M. Balliet

Technologie de l’information… De la pérennité des sites internet.

Bonjour,

À l’aune de mon expérience — www.artillerie.info a été créé en 2002 et www.fortifications.fr en 2006 — les changements de plateformes de développement se sont toujours révélés chronophages et coûteux… C’est aussi le prix de sites dépourvus de publicités et dont le contenu est intégralement maîtrisé, au bénéfice des lecteurs !

Plus orienté vers des formes de communication, colloque et conférences, et les publications traditionnelles, je n’avais, pendant plusieurs années réalisé qu’une maintenance minimale du contenu alors que la forme semblait convenir. J’avais depuis lors privilégié mon blog qui connaît aujourd’hui un succès important — et étonnant… Plusieurs milliers de visites mensuelles ! — au regard de son caractère spécialisé. Pourtant, inexorablement, le temps a fait son œuvre et l’obsolescence technologique se révèle désormais presque rédhibitoire   

Ce n’est que récemment que je me suis résolu, enfin, à changer d’outil de développement pour adopter — c’est le cas, dans un premier temps, de mon site www.artillerie.info — les standards de programmation Web les plus récents. Il s’agit non seulement de s’adapter aux nouveaux logiciels (Webbrowsers) mais surtout aux nouvelles habitudes de lecture : les consultations à partir de téléphones mobiles ou tablettes concurrencent sérieusement l’ordinateur dans sa forme classique.

Désormais, consulter un site internet à partir des plate-formes mobiles se révèle comme un « must ». Les sites se doivent alors d’adopter répondant aux exigences d’un « Web responsive design » (trad. d’une architecture adaptative)… Il n’en va pas seulement du confort des utilisateurs mais surtout de la pérennité des sites !

En effet, la communication via Internet a pris une place importante, pour le meilleur et le pire… Si, un nombre important de sites & blogs n’amènent qu’une valeur ajoutée assez faible — i. e. essentiellement alimentés le plagiat — d’autres se révèlent comme de véritables pépites. Pourtant, nombre de ces sites, semblent condamnés à court ou moyen terme. Deux raisons essentielles me semblent y contribuer :

  • Utilisant souvent des environnements de développement et d’hébergement tiers, souvent gratuits, la récupération du contenu est souvent très difficile voire impossible. La maîtrise des données hébergées est une condition sine qua non de la pérennité d’une site ; 
  • Les évolutions technologiques, en particulier l’adaptation aux nouveaux moyens de consultation n’est pas toujours assuré… Aujourd’hui les résultats des recherches dans des moteurs tels que Google prennent ces aspects techniques en compte pour hiérarchiser les résultats. Un site sans un flux de visiteur est inévitablement condamné.

Si on trouve, sans peine, nombre de sites technologiquement obsolètes, on peut mettre en exergue le travail remarquable réalisé, qui plus est sous une forme collaborative, par une association strasbourgeoise : www.archi-wiki.org qui peut être également consulté au moyen d’une « app » dédiée sur les mobiles.

Il me semble donc tout à fait adapté d’attirer l’attention des gestionnaires de sites  et de forum — au moins ceux de qualité — sur la nécessité de disposer d’environnements adaptés en maîtrisant l’environnement technologique. C’est une condition sine qua non pour que leur pérennité puisse être assurée.

Pour mettre en exergue le caractère « Web responsive », cette courte vidéo illustrant une consultation de mon site refondu à partir d’un téléphone portable… Vidéo à découvrir ici 


Bien cordialement. 

J.M. Balliet

La place forte de Neuf-Brisach au XVIIIe — Archétype de la fortification bastionnée contemporaine.

Il s’agit d’une version revue et adaptée d’un article de vulgarisation publié en 2012 dans la revue de l’Association des Amis du Musée de l’Infanterie. D’une diffusion par nature essentiellement restreinte au milieu militaire, je partage cet article avec vous.

Des études plus approfondies et, par nature, plus techniques ont fait l’objet par nos soins de plusieurs communications lors de colloques internationaux ainsi que de publications essentiellement données en langue allemande (cf. bibliographie). 

Vous pourrez utilement compléter cet article en consultant les pages dédiées à Neuf-Brisach sur notre site www.fortification.fr.

Bien cordialement.

J.M. Balliet

La caserne Suzzoni à Neuf-Brisach : Du 18e siècle à nos jours.

Domaine d’élection de la vie militaire, les casernes restent paradoxalement méconnues voire ignorées des historiens. La caserne Suzzoni ne représente pas une exception… En effet, quoi de plus anodin qu’une caserne que rien dans l’absolu ne distingue des autres casernes bâties à la même époque ?

Caserne 81 (Suzzoni) — Cilcihé Dr Balliet J.M.
Caserne 81 (Suzzoni) — Cilcihé Dr Balliet J.M.

Si la caserne Suzzoni est pressentie pour abriter les collections du musée de l’infanterie, cela lui confère pourtant un intérêt tout particulier. Il s’agit, sinon de conter son histoire, mais surtout de replacer ce bâtiment dans le cadre histoire de Neuf-Brisach et de celle des casernes françaises.

Enfin, nos recherches ont montré que le nom a été mal orthographié (« Suzonni ») : erreur de transcription ou faute d’usage ? C’est encore aujourd’hui le cas ! Il s’agissait d’honorer la mémoire du colonel Raphaël de Suzzoni, colonel du 2e régiment de tirailleurs algériens, mort au champ d’honneur le 6 août 1870.

Article à découvrir intégralement ici… Caserne Suzzoni – Balliet J.M. (2017)

Bien cordialement. 

JM Balliet