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1914-1918 — Vestiges du premier conflit mondial dans le secteur du Linge-Hohrodberg

Si les Vosges alsaciennes conservent nombre de vestiges du premier conflit mondial, le secteur du col du Linge – Hohrodberg – Col du Wettstein est assurément l’un des plus connu… Peut-être plus par les randonneurs que par les visiteurs intéressés par les tragiques événements du premier conflit mondial.

Circuit Hohrodberg – col du Wettstein

Après une première excursion dans le secteur voisin du Barrenkopf, je vous propose un rapide focus sur les positions françaises proches du Hurlin — un observatoire jouissant, à l’époque, d’une vue privilégiée sur de larges secteurs du front — accompagné d’une petite carte proposant une courte randonnée sans aucune difficulté.

Ce billet est agrémenté par quelques clichés et une vidéo (durée 2 min.) issus de ballades aériennes réalisées aux mous d’août et d’octobre 2017.

Ballade aérienne… Au-dessus de la deuxième crête fortifiée conduisant, entre autres, aux positions sur le Hurlin (durée 2 min. 09).

Portfolio…

ndr : un clic sur l’un quelconque des clichés vous permet de les découvrir dans leur meilleure résolution.


La position se présente comme un entrelacs de tranchées et d’abris aujourd’hui encore parfaitement visibles.

Aujourd’hui, aux affres des combats s’est substitué un lieu d’exception proposant un panorama à couper le souffle…

Le château du Hohnack à l’heure dorée



Il est des lieux surprenants que je n’avais pas encore trouvé l’occasion de découvrir. À mon grand dam c’est le cas du château du Honack, pourtant situé à peu de distance de Colmar, sur le ban de la commune de Labaroche.


Ce site, très accessible, fait apparemment l’objet d’un entretien et d’une mise en valeur soigneux… Quelques panneaux, simples mais parfaitement compréhensibles, permettent aux visiteurs de mieux appréhender le site.

Pourtant, vu du sol, le château ne se livre que trop partiellement, ce qui confère à la signalétique un intérêt supplémentaire. En effet, ce sont les vues aériennes qui permettent de découvrir une architecture militaire intéressante. S’il reprend initialement les dispositions typiques d’un château du 12e siècle, les travaux de modernisation réalisés vers la fin du 15e siècle — reconstruction complète de l’enceinte pour l’adapter aux armes à feu — lui confèrent un aspect moins usuel.


Le château sera malheureusement démantelé sur les ordres de Louis XIV en 1655…


D’après Mengus & Rudrauf, les vestiges se répartissent suivant deux périodes bien distinctes :

  • Château du 12e siècle : donjon carré conservé sur un tiers de sa hauteur et caractérisé par l’utilisation de grandes pierres.
  • L’enceinte extérieure et le dispositif d’accès du 15e siècle. Elle reprend peu prou le tracé antérieur et réutilise les pierres à bossage mais le dispositif retenu offre désormais des canonnières et des embrasures destinées aux arquebuses.
Du bas, dans le sens des aiguilles d’une montre : 1. Tour-porte 2. Tour semi-circulaire 3. Tour des sorcières 4. Tour dite du moulin


La disposition intérieure répond aux standards du temps mais on relève avec intérêt l’existence de la partie supérieure d’un puisard relié à une citerne qui serait, aujourd’hui, encore fonctionnelle (nota : La margelle du puits jouxtant le donjon a été, quant à elle, restituée).

Ballade aérienne (durée 1min. 07)…

Quelques autres clichés…

Double-clic sur un cliché quelconque pour accéder à la galerie.

Orientation bibliographique sommaire

MENGUS (N.), RUDRAUF (J.M.) – Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace. Dictionnaire d’histoire et d’architecture. Strasbourg, La Nuée Bleue, 2013.

Cache-cache avec les nuages & Castellologie… Lorsque l’Alsace se pare de ses couleurs d’automne

Si ce petit billet ne relève, au sens strict, ni de fortifications, ni de l’artillerie, il permet d’illustrer les quelques châteaux emblématiques de la région de Colmar, les Trois châteaux d’Eguisheim, sous une forme moins courue offerte par les vues aériennes… En jouant avec les effets produits par la brume matinale.

Très cordialement

JM Balliet

Nota : Pour voir s’afficher en grand les images, il suffit de cliquer sur l’une quelconque d’entre-elles… toutes les illustrations s’offrent à vous sous la forme d’un album. Il suffit d’un autre cic pour passer à l’illustration suivante.

Vue aérienne (Cliché Balliet JM — Dji Mavic Pro — oct. 2017)


Au même moment, vu du sol… il faut également composer avec la brume.

Vue aérienne (Cliché Balliet JM — Leica M Apo-Summicron-M 1:2/90 ASPH— oct. 2017)

Quelques clichés panoramiques… Ambiance, la plaine d’Alsace est encore couverte par une brume matinale !

Au premier plan : Husseren les châteaux

Une vidéo du vol [durée 1min. 40, disponible en 4K)…

Enfin, le même site se prête à d’autres expériences photographiques à l’aune de ce cliché pris d’un vol vespéral…

Vue aérienne (Cliché Balliet JM — Dji Mavic Pro — fin sept. 2017)

Les trois châteaux… cf. également un billet antérieur ici

1914-1918 — Vestiges du premier conflit mondial dans le secteur du Linge (Barrenkopf – Kleinkopf)

Les ballades dans les Vosges amènent souvent le randonneur à se confronter avec l’histoire : des nombreux châteaux forts médiévaux aux vestiges du premier conflit mondial. 

Une randonnée récente, nous a amené à (re)découvrir un secteur proche du Linge : Le Barrenkof et le Kleinkopf.

Aujourd’hui encore les stigmates et les vestiges des combats sont omniprésents, à l’exemple de cette portion du front entre le Linge et le Barrenkopf qui a fait l’objet de travaux de mise en valeur il y a quelques années.

Vue aérienne depuis le versant du Kleinkopf donnant sur Munster (cliché Balliet JM, 2017)

Le secteur illustré ici est à peine long de deux kilomètres mais entre le 20 juillet et le 16 octobre 1915, ce fut le lieu de l’une des plus sanglantes batailles de la Grande Guerre dans les Vosges. Elle coûtera la vie à plus de 17 000 soldats français et allemands

Un texte, qui figure a l’entrée des cimetières militaires, réalise une bonne synthèse des événements passés :

« Le 20 juillet la 7e armée attaque le Linge : la 129e D.I. du général NOLLET y prend pied tandis que la 47e D.I. échoue contre le Reichackerkopf. Les assauts recommencent le 22. Les chasseurs progressent vers le Barrenkopf. Le 26, le 30e B.C.A. prend la crête du Linge, le 14e B.C.A. le collet du Linge. Le Schratzmannele oppose une vive résistance, ses défenseurs ne cèdent pas. Le lendemain les Allemands font même quatre contre-attaques. Le 15e B.C.A. prend le Barrenkopf puis le reperd.
Le 29, nouveaux assauts français pour consolider les positions conquises. Le 1er août, les chasseurs (les Diables bleus) attaquent encore au Barrenkopf et au Schratzmannele. Dans tout le secteur du Linge, les actions d’infanterie se succèdent sans répit jusqu’au 26 août, jusqu’à ce que les deux adversaires s’accrochent aux sommets dévastés, séparés par le no man’s land.
Le 31, un violent pilonnage allemand d’obus à gaz s’abat sur le Linge, le Schratzmannele, le Barrenkopf, le Wettstein, long de plusieurs heures. Durant plusieurs jours les combats persistent. Le 9 septembre, des attaquent allemandes au gaz et aux lance-flammes se déroulent au Linge et au Vieil-Armand (Hartmannswillerkopf – HWK)
»

À partir de 1916, les Allemands fortifient puissamment leurs lignes qui deviennent ainsi  presque inexpugnables.

Le Barrenkopf…

Jusqu’alors masqué par une forêt assez dense, une coupe récente permet de découvrir les nombreux stigmates encore visibles, cent ans après !

Barrenkopf — Premières lignes françaises : les tranchées et les nombreux cratères d’obus sont parfaitement visibles.

Une courte vidéo (vue aérienne) du même secteur :

Vestiges des positions allemandes… Une tranchée et points d’appui parfaitement organisés !

Vestiges de la station du câble transbordeur allemand et de ses abris attenants

Vestiges sur le Kleinkopf… Boyaux, tranchées, abris, observatoire d’artillerie.