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Un livre, un jour… Actes du colloque sur les fortifications à Saarlouis [2017] : Approvisionnement des places fortes

Intra Muros – Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen – Versorgung mit Lebensmitteln

Tagungsband Intra Muros - Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen - Versorgung mit LebensmittelnÀ signaler la publication toute récente des actes du colloque portant sur l’approvisionnement des fortifications (cf. l’annonce du colloque). Son organisation sous la direction de Benedikt Loew et de Guy Theves a été, comme d’habitude, en tous points remarquable.

À l’instar des publications précédentes, la thématique retenue a, encore une fois, suscitée un intérêt soutenu. 

D’ailleurs, le caractère international du colloque te de la publication a permis, une fois n’est pas coutume, de publier quelques textes en langue française, au rang desquels on peut compter notre contribution qui comprend, en outre, un chapitre inédit consacré à la place forte de Neuf-Brisach.

Loew, Benedikt; Thewes, Guy; Klauck, Hans Peter (Hrsg.): Intra muros – Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen – Versorgung mit Lebensmitteln.

Schriftenreihe Festungs-Forum Saarlouis Band 3. Saarlouis, 2018.

ISBN: 978-3-933926-75-3

L’ouvrage de 250 pages, très bien imprimé et richement illustré, peut être acquis auprès du Musée de la ville de Saarlouis (coordonnées ci après) au prix de 15 €.

Je me permets de faire figurer un extrait en langue allemande du texte de présentation de l’ouvrage dont le texte intégral ainsi que les coordonnées pour son acquisition sont découvrir sur le site du Städtisches Museum Saarlouis 

Intra Muros - Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen - Versorgung mit Lebensmitteln
Un accueil dune grande qualité dans un bâtiment parfaitement aménagé.

Tagungsband zum Festungs-Forum Saarlouis 2017

Die Stadt Saarlouis hat sich zum Ziel gesetzt, die Forschungstätigkeit und den wissenschaftlichen Austausch auf dem Gebiet der Festungsforschung zu fördern. Hierzu wurde mit dem Festungs-Forum Saarlouis eine wissenschaftliche Tagungsreihe ins Leben gerufen, deren drittes Kolloquium am 28. Oktober 2017 durchgeführt wurde. Zur Konzeption des Festungs-Forum Saarlouis gehört auch eine begleitende Schriftenreihe, um die Beiträge zu publizieren und sie somit der Wissenschaft und der interessierten Öffentlichkeit zugänglich zu machen. Der dritte Tagungsband dieser Reihe ist nun erschienen. Er trägt den Titel: „Intra muros – Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen – Versorgung mit Lebensmitteln“. Herausgeber sind Benedikt Loew, Guy Thewes und Hans Peter Klauck.


Auf 250 Seiten enthält der Tagungsband neun Beiträge, zwei davon in Französisch, sieben in deutscher Sprache. Drei einführende Referate, befassen sich grundlegend mit den Themen Mühlen in Festungen und der Organisation der Versorgungssysteme in der frühen Neuzeit. Darin mit eingebunden ist die Betrachtung von zwei der insgesamt sieben Fallbeispiele. Wichtig für Saarlouis ist auch die Ausrichtung über die benachbarten Grenzen hinweg und die Zusammenarbeit innerhalb des Netzwerkes der Festungsstädte der Großregion (NFGR). Bei der Auswahl der Referenten und Fallbeispiele wurde die schon bestehende, grenzüberschreitende Vernetzung genutzt. So ist es gelungen, Referenten aus vier Nationen für das Festungs-Forum Saarlouis 2017 zu gewinnen. Die Fallbeispiele umfassen die Festungen Bitche, Luxemburg, Mont Royal, Neuf Brisach, Peitz, Saarlouis und die preußischen Festungen in Schlesien.


[…]

Quelques illustrations agrémentant ma contribution…

Un texte important : DUPRÉ D’AULNAY L. Traité général des subsistances militaires, qui comprend la fourniture du pain de munition, des fourages & de la viande aux armées & aux troupes de garnisons ; ensemble celle des hôpitaux & des équipages des vivres & de l’artillerie, par marché ou résultat du Conseil, à for-fait, ou par régie. Paris, Prault père, 1744.

DUPRÉ D'AULNAY L. - Traité général des subsistances militaires [1744]
Dupré d’Aulnay – Page de titre (Fonds Dr Balliet)
Les boulangeries de Longwy & de Lille (Fonds Dr Balliet)
Les boulangeries de Longwy & de Lille (Fonds Dr Balliet)

Sommaire — Inhaltsverzeichnis:

– Jörg Wöllper — Getreidemühlen in Festungen und befestigten Städten.


– Guy Thewes — Das Versorgungssystem der Armee in der Frühen Neuzeit – Einige Überlegungen am Beispiel der Festung Luxemburg.


– Jean-Marie Balliet — L’approvisionnement des places fortes françaises au XVIIe et XVIIIe siècle, en période de paix comme en temps guerre.


– Bruno Marion & Joël Beck — Les grains et le pain à Bitche (XVIIIe-XIXe siècle).


– Benedikt Loew — Mühlen, Märkte, Magazine. Aspekte der Lebensmittelversorgung in der Festungsstadt Saarlouis.


– Volker Mende — Das Kornmagazin an der Westkurtine der brandenburgisch-preußischen Festung Peitz.


– Grzegorz Podruczny — Brot für Feldarmee und Garnison. Korn, Mehlspeicher und Bäckereien in schlesischen Festungen im Zeitraum 1740-1806.


– Änder Bruns — Die Proviantgebäude der Festung Luxemburg


– Lutz Reichardt — Gedanken zur Versorgung einer Festungsstadt in Feindesland. Der Fall Mont-Royal.

Les acteurs du colloque

Une série de colloques d’une grande qualité.

Découvrir les actes du colloque de 2015 portant sur l’eau et l’hygiène dans les fortifications… ici.

J.M. Balliet, le 19 septembre 2018



Château du Pflixbourg… Ancien verrou de la vallée de Munster vers l’Alsace


Cité dès le 13e s. comme une forteresse impériale permettant de contrôler le débouché de la vallée de Munster en Alsace, il passe de mains en mains jusque vers la fin du 15e s., date présumée de son abandon. Lors de la guerre de Trente ans, le château sera définitivement détruit.


Son enceinte prend une forme grossièrement pentagonale au milieu de laquelle se trouve le donjon.

L’accès semble d’un type unique en Alsace (Mengus et Baldrauf) puisqu’elle s’ouvrait sous la protection du donjon circulaire haut de 22 mètres dont l’entrée se trouvait à 9 mètres de hauteur !


Les logis étaient disposés le long de la muraille et sous le donjon, dans le massif rocheux, était installée une citerne.

Une lumière et des couleurs d’automne… Un autre visage des châteaux d’Alsace

L’entrée très particulière du château du Pflixbourg et le donjon avec un accès haut situé.

Ballade aérienne autour du château (durée 01:40)

Quelques vues prises du fossé entourant l’enceinte.

L’accès au château couvert par le donjon



Enfin, à l’instar du Hohlandsbourg, on peut découvre dans le fossé du château deux accès à un abri allemand construit durant le premier conflit mondial.

Abri allemand dans le fossé (1914-1918)… aujourd’hui condamné


Référence bibliographique : MENGUS (N.), RUDRAUF (J.M.) – Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace. Dictionnaire d’histoire et d’architecture. Strasbourg, 2013.

Château de Hagueneck (13e s.) — Ballade aérienne (nov. 2017)


Niché au fond d’un vallon, à proximité de Wettolsheim, il ne se révèle que difficilement au regard du visiteur. D’ailleurs, seule une visite matinale permet de profiter d’un peu de soleil !


Il s’agit d’une construction aux dimensions très modestes : un mur d’enceinte de forme rectangulaire se raccordant à un donjon carré. D’après Mendus et Baldrauf, le donjon est plein puisque la seule partie creuse correspond à à un escalier très étroit qui permet d’atteindre la plateforme.


Pris de vive force à l’aide d’échelles, le château est incendié puis reconstruit au début du XIVe siècle. Il est complété par une enceinte située en contrebas à la fin du XIVe – début de XVe s.

—  ndr : un clic sur l’un quelconque des clichés… Affichage dans la meilleure résolution —

Ballade aérienne au-dessus et autour du Hagueneck (durée 54 s.)

Galerie de clichés… La situation du Hagueneck rend les prises de vue particulièrement difficiles 

Le château du Hohnack à l’heure dorée



Il est des lieux surprenants que je n’avais pas encore trouvé l’occasion de découvrir. À mon grand dam c’est le cas du château du Honack, pourtant situé à peu de distance de Colmar, sur le ban de la commune de Labaroche.


Ce site, très accessible, fait apparemment l’objet d’un entretien et d’une mise en valeur soigneux… Quelques panneaux, simples mais parfaitement compréhensibles, permettent aux visiteurs de mieux appréhender le site.

Pourtant, vu du sol, le château ne se livre que trop partiellement, ce qui confère à la signalétique un intérêt supplémentaire. En effet, ce sont les vues aériennes qui permettent de découvrir une architecture militaire intéressante. S’il reprend initialement les dispositions typiques d’un château du 12e siècle, les travaux de modernisation réalisés vers la fin du 15e siècle — reconstruction complète de l’enceinte pour l’adapter aux armes à feu — lui confèrent un aspect moins usuel.


Le château sera malheureusement démantelé sur les ordres de Louis XIV en 1655…


D’après Mengus & Rudrauf, les vestiges se répartissent suivant deux périodes bien distinctes :

  • Château du 12e siècle : donjon carré conservé sur un tiers de sa hauteur et caractérisé par l’utilisation de grandes pierres.
  • L’enceinte extérieure et le dispositif d’accès du 15e siècle. Elle reprend peu prou le tracé antérieur et réutilise les pierres à bossage mais le dispositif retenu offre désormais des canonnières et des embrasures destinées aux arquebuses.
Du bas, dans le sens des aiguilles d’une montre : 1. Tour-porte 2. Tour semi-circulaire 3. Tour des sorcières 4. Tour dite du moulin


La disposition intérieure répond aux standards du temps mais on relève avec intérêt l’existence de la partie supérieure d’un puisard relié à une citerne qui serait, aujourd’hui, encore fonctionnelle (nota : La margelle du puits jouxtant le donjon a été, quant à elle, restituée).

Ballade aérienne (durée 1min. 07)…

Quelques autres clichés…

Double-clic sur un cliché quelconque pour accéder à la galerie.

Orientation bibliographique sommaire

MENGUS (N.), RUDRAUF (J.M.) – Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace. Dictionnaire d’histoire et d’architecture. Strasbourg, La Nuée Bleue, 2013.

Château du Bernstein, Dambach-la-ville (Alsace) — Vues aériennes, vol du 18 juin 2017

Château du Bernstein – palais seigneurial.

Le château du Bernstein, à 552 m d’altitude, est l’un des plus anciens châteaux d’Alsace et, peut-être, l’un des plus méconnu. Bien que difficile à voir de la plaine, il offre, à l’instar de nombre de ses congénères, un superbe panorama sur Dambach-la-Ville, la plaine d’Alsace et les massifs de la Forêt-Noire.

La légende dit qu’il aurait été érigé sur un rocher abritant une famille d’ours (Baerenstein pour «Rocher des ours»). Il est mentionné dès l’an 1009 mais ruines actuelles sont celles de l’édifice construit par la famille des comtes d’Eguisheim-Metz-Dabo aux 12e et 13e siècles. Il servit de résidence aux évêques de Strasbourg du 13e au 15e s.  avant d’être démantelé au début du 17e s.

Château du Bernstein – face sud

Entièrement construite en granit, il est relativement bien conservé, notamment autour du donjon qui forme la partie la plus ancienne de la forteresse. L’écrin de verdure qui l’enserre ne permet d’appréhender que difficilement toute l’étendue du château. Les vues aériennes se révèlent, dans ce cas, d’un apport très précieux.

On retiendra tout particulièrement la disposition des deux citernes. La première se trouve adjacente au donjon alors que la seconde est disposée sous un bastion. Elle correspond au captage d’une source et est constituée d’un couloir d’accès voûté de 9 m. de long aboutissant à une chambre carrée renfermant le réservoir d’eau. Cet aménagement contemporain du haut-château est probablement unique en Alsace.

Château du Bernstein — vue d’apex.


Et la vidéo du vol du 18 juin 2017 (durée, env. 4 min.)… Pour un meilleur rendu, voir ici.


Le donjon pentagonal, haut de 18 m.,  fait face à la montagne du Dachfirst (sa plate-forme est encore accessible et permet admirer un magnifique panorama) et protège les autres constructions disposées, en enfilade, en arrière.

 

Les trois châteaux d’Eguisheim — Vues aériennes (juin 2017)

Situées sur une colline dominant la région de Colmar, les silhouettes des ruines des Trois Châteaux marquent le paysage en se détachant au-dessus du vignoble. 

Les trois châteaux sont essentiellement formés par trois donjons. Du sud vers le nord : le Weckmund, le Wahlenbourg et le Dagsbourg (13e s.).

Le Wahlenburg forme le noyau le plus ancien puisqu’il est connu depuis 1006. Le Dagsbourg (au nord) et le Wahlenbourg étaient entourés d’un fossé alors que le Weckmund jouait de rôle de vigie et formait une première ligne de défense.

Dans l’enceinte commune des Trois châteaux, une chapelle castrale dédiée à Saint Pancrace et consacrée par Brunon d’Eguisheim (le futur pape Léon IX) aurait été construite au milieu du 11e s.

Toutes ces constructions, sauf la chapelle, furent ruinées en 1466, à l’occasion de la guerre que le meunier Hermann Klee suscita contre la ville de Mulhouse.

Vues aériennes des trois châteaux d’Eguisheim — Vol du 4 juin 2017

Nota : Pour une qualité optimale, vous pouvez également consulter ce film sur le site Vimeo — For best viewing quality refer to the Vimeo webpage. 

Les trois châteaux de Ribeauvillé — vues aériennes

Châteaux de Saint-Ulrich (1er plan) et du Girsberg.

Les trois châteaux qui dominent Ribeauvillé forment sans conteste un ensemble castral de premier ordre.

Il se compose des châteaux de Grand-Ribeaupierre (Saint-Ulrich), du Girsberg et le Haut-Ribeaupierre.

Le Grand-Ribeaupierre (Rappolstein i. e. Saint-Ulrich), apparaît sans conteste comme le fleuron parmi ce trio. Situé sur un promontoire rocheux à une altitude de 520 m., il contrôlait autrefois la route reliant la plaine d’Alsace à la haute vallée de Lièpvre. Témoin de la puissance des sires de Ribeaupierre, il fut leur demeure principale jusqu’à son abandon final au XVIe s. Différents styles architecturaux s’y juxtaposent puisqu’on y retrouve aussi bien des éléments de style romans, gothiques, voire Renaissance. Outre le donjon carré du XIIe s. et du logis contemporain, le château se voit adjoindre au XIIe s. d’une vaste salle décorée de neuf fenêtres de style roman — la salle des chevaliers —qui caractérise l’édifice. Vers 1435, une chapelle consacrée à Saint-Ulrich évêque d’Augsbourg, est construite. Après une longue période d’usage, le château sera démantelé durant la Guerre de Trente Ans.

Le Grand-Ribeaupierre (Saint-Ulrich)

Non loin de là, en regard du Saint-Ulrich et perché sur un étroit promontoire rocheux, le château du Girsberg a été édifié au XIIIe s., afin d’y loger une branche de la famille des Ribeaupierre. Le donjon pentagonal et de plan carré à l’intérieur daté du XIIe s. Le logis qui jouxte le donjon, est formé de deux bâtiments suivant peu ou prou la forme du rocher. Ces bâtiments sont flanqués d’une tour demi-circulaire et dateraient du XIVe s.

Le Girsberg

Le Haut-Ribeaupierre a probablement été édifié vers le milieu du XIIIe s. à l’emplacement d’un premier château dont l’existence est signalée dès le XIe s. L’ensemble de l’édifice est dominé par un imposant donjon circulaire qui offre une vue magnifique sur la plaine d’Alsace ainsi que sur les crêtes avoisinantes.

Nota : Un quatrième château aurait récemment été découvert en contrebas du Saint Ulrich.


Vol du 25 mai 2017…

Le grand canon de Zillisheim — 38 cm SKL/45 « Max » Bettungsgerüst

Cuve du canon de 38 cm SKL/45 de Zillisheim (état avril 2017)

La position de Zillisheim, dont les travaux commencés en septembre sont rapidement menés à bien. Au début du mois de novembre 1915 la plate-forme bétonnée est achevée et la position peu ou prou opérationnelle au premier trimestre 1916.


Cette cuve bétonnée de forme semi-circulaire est aujourd’hui le vestige le plus visible. Sur la partie antérieure — grossièrement la partie faisant face à l’adversaire — est disposé un mur de genouillère. de part et d’autre de la cuve, quelque peu en retrait, sont disposés deux monte-charges.


Vue aérienne à partir d’une clairière récemment aménagée… Un vol rendu très délicat par de les nombreuses turbulences et les arbres très proches !




Position de Zillisheim d’après un document original conservé au Generallandesarchiv de Karlsruhe
Une position très similaire, celle d’Hampont (coll. de l’auteur)
Cuve du canon de 38 cm SKL/45 in Bettungsgerüst — La sellette

Au centre de la cuve on distingue la sellette en acier destinée à recevoir le pivot de l’affût du canon de 38 cm. Une fosse de recul en arc de cercle entoure la sellette était munie d’un plancher amovible permettant de circuler et accéder aux appareils de pointage ainsi qu’à deux abris situés dans le mur de genouillère.

La position achevée présente, outre la position de tir, un ensemble de 3 magasins souterrains comportant au total 3 chambres à obus, 6 chambres à cartouche de poudre, 1 chambre poste de tir.

À l’arrière-plan et à gauche, l’abouchement d’un des deux monte-charges

Une voie ferrée d’armement non protégée longeait une voie bétonnée de 2,20 m de large et d’environ 60 m de long pour permettre le déchargement de munitions et leur acheminement jusqu’à la position de tir.

Vestiges de la voie d’armement.

Ce dispositif très vulnérable était complété par un important réseau de galeries souterraines aujourd’hui encore parfaitement conservé. Il abritait une voie étroite unique desservant trois magasins à munitions et les monte-charges du canon. Il disposait même d’un triangle de retournement facilitant les manœuvres. La capacité maximale de stockage souterrain était de 30 coups. Par ailleurs, un poste de commandement et un local dédié aux transmissions étaient reliés à la branche nord du dispositif souterrain. L’aération est assurée par trois puits verticaux et quatre sorties de secours dont deux d’entre elles ne sont que de simples puits équipés de barreaux métalliques.

Entrée de des galeries souterraines


Niches à munitions – Noter, à ce niveau, le renfort par des traverses en acier

Deux monte-charges permettaient l’alimentation en munitions de la pièce. Ils disposaient de volets qui se refermaient par gravité lorsque le plateau descendait et offraient une protection certes rudimentaire mais certainement suffisante.

 38 cm SKL/45 pourvu ici d’un bouclier

Le canon de 38 cm SKL/45— une pièce de marine développée et fabriqué par les usines Krupp en 1912 — avait une longueur de 45 calibres (env. 17 m.) et le seul tube, pesait 78 tonnes ! Le poids total atteignait 115 tonnes avec un contrepoids d’équilibrage de 11 tonnes. Après chaque obus tiré, le tube était ramené à sa position de chargement (à l’horizontale). Le pointage en direction (azimut) s’effectuait au moyen d’un mécanisme actionné par 16 hommes sous les ordres d’un sous-officier.

38-cm Geschütz, batterie Deutschland ou Pommern (Belgique) (coll. de l’auteur)

La pièce était servie par un détachement de marins qui avaient revêtu, pour des raisons de discrétion, l’uniforme de l’armée de terre. Initialement, l’effectif compte un total de 74 hommes conduit par le capitaine K. von Falkenried. Le détachement sera complété par une compagnie de l’armée de terre assurant la sécurité de l’emplacement et réalisant des manœuvres de force.

Projectile de 38 cm – coll. du MRA (Bruxelles) (cliché de l’auteur)

Suivant les types de projectiles et de charges, la portée maximale oscillait entre 33 km à 38 km avec pour objectif principal, la ville de Belfort et ses importantes infrastructures logistiques. Au total les 44 obus tirés depuis la position de Zillisheim auront causé 14 morts et 25 blessés, en majorité des militaires. Avant même les derniers obus tirés depuis la plate-forme de Zillisheim — au total env. 130 coups —, le haut commandement allemand avait jugé la mission du canon achevée et le canon démonté pour être probablement affecté à une batterie de côte près d’Ostende (Belgique).

Dès le printemps 1916, les plates-formes métalliques démontables et réutilisables développées par Krupp permettaient d’offrir un temps d’installation très réduit, de l’ordre de deux semaines, qui rendaient obsolètes les lourdes et coûteuses plateformes telles que celle de Zillisheim. Par ailleurs l’artillerie lourde sur voie ferrée connaîtra également d’importants développements qui accentueront le caractère désormais désuet d’une telle position statique. 

Orientation bibliographique : Un article fondamental et remarquable par sa qualité… EHRET (T.) – Belfort sous la menace de l’artillerie allemande, 1916-1945. Extrait du n° 92 / 2001. In : Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 2001, No. 92, p. 89-138. 

Le château de l’Ortenbourg (Scherwiller, Alsace)

L’Ortenbourg (ou Ortenberg) est, avec le Ramstein, l’un des deux châteaux qui dominent la commune de Scherwiller (Alsace). Les ruines de ce château médiéval à quelques 437 m d’altitude et réalisent un très bel ensemble d’architecture militaire de montagne du 13e s.


Construit en granit lisse et blanc du plus bel effet, il est dominé par un donjon impressionnant pentagonal de 32 m protégé par un mur-bouclier et complété par un rempart de 17 m muni de trois rangées d’archères et dont la partie sommitale accueillait des hourds. Un profond fossé, creusé dans le roc, sépare le château du reste de la montagne.


Il abritait un logis seigneurial à fenêtres gothiques. L’ensemble était précédé d’une basse-cour. 


À noter, la présence à peu de distance d’un château de siège, le Ramstein, construit à la toute fin du 13e s. par Otton d’Ochsenstein pour servir de base arrière lors du siège du château de l’Ortenbourg.


L’accès au château par Scherwiller demande certes quelques efforts lorsqu’on emprunte le sentier des rochers pour rejoindre la ligne de crête mais les quelques efforts consentis sont à l’aune du magnifique panorama sur la plaine d’Alsace qu’offre le château de l’Ortenbourg !


Vidéo du vol du 29 avril 2017…


Galerie de clichés…

L’Ortenbourg — Vue du sud-est.
Les châteaux du l’Ortenbourg et du Ramstein. À l’arrière-plan, le val de Villé.
Le logis seigneurial. On distingue parfaitement sur la partie haute de l’enceinte, les emplacements recevant des hourds.l
Le donjon pentagonal précédé d’un mur bouclier
La rampe d’accès au logis interromue par un haha et couvert par un tour palière.
Le front nord couvert par un profond fossé creusé dans le roc.
Les larges fenêtres du 13e s. sont disposées au-dessus d’une série de meurtrières (archères) qui couvrent la basse-cour.
Front est du château de l’Ortenbourg
Le château de l’Ortenbourg — Vue d’apex
Le château de l’Ortenbourg — Détail du donjon pentagonal précédé d’un mur bouclier et d’un fossé (vue d’apex)
Vue de l’intérieur du logis
Plan affiché sur le site (corrections et compléments par l’auteur)

Un livre, un jour… Actes du second colloque sur les strates d’occupation militaires et les paysages

Un premier colloque en 2011 portant sur les strates d’occupation militaire dans le paysage — Militärische Schichten der Kulturlandschaft — qui avait connu un grand succès. Dans la suite, un second symposium — Militärische Ü̈berreste in der Kulturlandschaft — avait eu lieu, en février 2015, à l’université de Freiburg i. B. sous l’égide de l’Institut alémanique.

Les actes font l’objet d’une publication qui s’insère dans les annales de l’Institut — Alemannisches Jahrbuch 2015/2016 — sous une forme quelque peu originale pour ce qui me concerne. En effet, Mme le Dr R. Johanna Regnath, m’avait proposé de rédiger mes articles sous une forme bilingue ! Excellente proposition couplée à un sacré challenge qui se devait, bien évidemment, d’être relevé.

Il en résulte deux articles, en français et en allemand, qui se complètent l’un et l’autre, tout en se partageant les illustrations : 

J.M. Balliet « Les strates d’occupation militaire en Alsace entre les deux conflits mondiaux » et « Die Ausbaustufen der militärischen Besatzung im Elsass zwischen den zwei Weltkriegen ».

Par ailleurs, on y trouvera également une excellente contribution rédigée par un fin connaisseur des fortifications allemandes construites dans les années quarante sur le front ouest — le fameux Westwall — et leur devenir : F. Wein « Von der Wiese zum Bunker zur Wiese. Unterschiedliche Wahrnehmungen in Bezug auf die Westbefestigungen 1935–2015 »

Je me dois de remercier ici très chaleureusement Mmes Regnath et Wizemann pour leur appui et leur investissement, non seulement pour ce qui me concerne, mais également pour avoir conduit à son terme la publication de ces annales dont la présentation et la qualité d’impression sont remarquables… Papier couché, joli cartonnage de l’éditeur, nombreuses illustrations en couleur !

Les références de l’ouvrage : Alemannisches Jahrbuch 2015/2016. Jahrgang 63/64. Freiburg, Alemannisches Institut, 2017.

Il contient en outre d’autres articles d’excellente facture bien qu’éloignés du fait militaire et les annales peuvent être acquises auprès de l’institut alémanique. Vous trouverez toutes les informations utiles ainsi que les coordonnées sur le site de l’institut.

Bien cordialement. 

JM Balliet