Archives de catégorie : Vues aériennes

Neuf-Brisach, vue du ciel… « Teaser » pour la visite-conférence du 14 juillet 2017

La place forte de Neuf-Brisach reste profondément méconnue, y compris sur le plan de l’architecture militaire où, sous une apparente simplicité, se cachent nombre de détails d’importance et des strates d’évolution complexes.

La réalisation d’une visite-conférence dédiée aux membre de l’association Archi-Wiki (anc. Archi-Strasbourg) — à l’aune de celles que j’organise régulièrement pour des personnes choisies — est l’occasion de mettre en musique les découvertes les plus récentes issues de nos recherches.

Réalisé à l’aune d’une conférence préparatoire suivie d’une visite très détaillée du site, c‘est aussi l’occasion d’un excellent moment de convivialité !

Bien cordialement. 

Dr JM Balliet

Nota : Vidéo disponible en HD (4k), dans une qualité optimale, à l’adresse de nos pages sur Vimeo.com

Château du Bernstein, Dambach-la-ville (Alsace) — Vues aériennes, vol du 18 juin 2017

Château du Bernstein – palais seigneurial.

Le château du Bernstein, à 552 m d’altitude, est l’un des plus anciens châteaux d’Alsace et, peut-être, l’un des plus méconnu. Bien que difficile à voir de la plaine, il offre, à l’instar de nombre de ses congénères, un superbe panorama sur Dambach-la-Ville, la plaine d’Alsace et les massifs de la Forêt-Noire.

La légende dit qu’il aurait été érigé sur un rocher abritant une famille d’ours (Baerenstein pour «Rocher des ours»). Il est mentionné dès l’an 1009 mais ruines actuelles sont celles de l’édifice construit par la famille des comtes d’Eguisheim-Metz-Dabo aux 12e et 13e siècles. Il servit de résidence aux évêques de Strasbourg du 13e au 15e s.  avant d’être démantelé au début du 17e s.

Château du Bernstein – face sud

Entièrement construite en granit, il est relativement bien conservé, notamment autour du donjon qui forme la partie la plus ancienne de la forteresse. L’écrin de verdure qui l’enserre ne permet d’appréhender que difficilement toute l’étendue du château. Les vues aériennes se révèlent, dans ce cas, d’un apport très précieux.

On retiendra tout particulièrement la disposition des deux citernes. La première se trouve adjacente au donjon alors que la seconde est disposée sous un bastion. Elle correspond au captage d’une source et est constituée d’un couloir d’accès voûté de 9 m. de long aboutissant à une chambre carrée renfermant le réservoir d’eau. Cet aménagement contemporain du haut-château est probablement unique en Alsace.

Château du Bernstein — vue d’apex.


Et la vidéo du vol du 18 juin 2017 (durée, env. 4 min.)… Pour un meilleur rendu, voir ici.


Le donjon pentagonal, haut de 18 m.,  fait face à la montagne du Dachfirst (sa plate-forme est encore accessible et permet admirer un magnifique panorama) et protège les autres constructions disposées, en enfilade, en arrière.

 

Les trois châteaux d’Eguisheim — Vues aériennes (juin 2017)

Situées sur une colline dominant la région de Colmar, les silhouettes des ruines des Trois Châteaux marquent le paysage en se détachant au-dessus du vignoble. 

Les trois châteaux sont essentiellement formés par trois donjons. Du sud vers le nord : le Weckmund, le Wahlenbourg et le Dagsbourg (13e s.).

Le Wahlenburg forme le noyau le plus ancien puisqu’il est connu depuis 1006. Le Dagsbourg (au nord) et le Wahlenbourg étaient entourés d’un fossé alors que le Weckmund jouait de rôle de vigie et formait une première ligne de défense.

Dans l’enceinte commune des Trois châteaux, une chapelle castrale dédiée à Saint Pancrace et consacrée par Brunon d’Eguisheim (le futur pape Léon IX) aurait été construite au milieu du 11e s.

Toutes ces constructions, sauf la chapelle, furent ruinées en 1466, à l’occasion de la guerre que le meunier Hermann Klee suscita contre la ville de Mulhouse.

Vues aériennes des trois châteaux d’Eguisheim — Vol du 4 juin 2017

Nota : Pour une qualité optimale, vous pouvez également consulter ce film sur le site Vimeo — For best viewing quality refer to the Vimeo webpage. 

Un modèle d’architecture militaire autrichien : Forte Ardietti (Lagerwerk VI) — Place de Peschiera

Le quadrilatère lombard — formé par les forteresses de Peschiera, Mantoue, Legnago et Vérone — est compris entre les fleuves Mincio, Pô et l’Adige. Il réalise le cœur du système défensif de l’Italie du nord constitué par Napoléon durant les guerres de l’Empire. Difficiles à contourner, elles empêchent le mouvement des troupes ennemies dans la plaine du Pô et, sans surprise, ce quadrilatère sera repris, à partir de 1815, par les Autrichiens.

La campagne d’Italie menée par Napoléon III (1859) démontre le caractère obsolète des fortifications bastionnées. À l’aune de ces expériences désastreuses, les Autrichiens renforcent considérablement leur système défensif : une ceinture de forts détachés, peu éloignés les uns des autres vient renforcer la défense des villes du quadrilatère. Vérone compte alors parmi les places fortes les plus importantes d’Europe. Par ailleurs, les débouchés des vallées telle que celle de l’Adige sont barrés de nombreux forts (Rivoli…) auxquels vient s’ajouter le camp retranché de Pastrengo pour couvrir la route menant de Vérone à Peschiera.

Si la conception du fort date de 1853 avec un début de construction dans les années 1856-56 interrompu par le conflit de 1859, les travaux ne reprendront qu’en 1860 avec quelques modifications mineures.

Il s’inspire directement des concepts de la fortification polygonale initiés par Montalembert qui, injustement décrié en France, rencontre un grand succès dans l’espace germanique.

  




Le fort Ardietti (anc. Lagerwerk VI durant la période autrichienne) a été construit en deux temps :

  • Tout d’abord les remparts extérieurs — plateformes d’artillerie —, le mur à la Carnot flanqué par trois caponnières et une casemate couvrant la gorge de l’ouvrage.
  • Ultérieurement, un réduit central de forme presque circulaire complète le dispositif.

Vol du 8 mai 2017 avec l’aimable autorisation de l’association gestionnaire du site… 

Il s’agit du fort le plus important de la place ! Il peut abriter une garnison de plus de 600 hommes et armé de 25 pièces d’artillerie dont 4 pièces modernes (pièces rayées à chargement par la culasse du système Wahrendorf.

En 1866, il passe entre les mains italiennes pour être in fine transformé en dépôt de munitions vers la fin du premier conflit mondial.


Par ailleurs…


Un remerciement très chaleureux tant pour l’immense qualité de l’accueil que pour la disponibilité des membres de l’association qui entretiennent et animent le Forte Ardietti avec amour.


Un ricevimento di ringraziamento qualità caldo e la disponibilità dei membri che mantengono e animano il Forte Ardietti brillantemente.


Balliet J.M.


Les trois châteaux de Ribeauvillé — vues aériennes

Châteaux de Saint-Ulrich (1er plan) et du Girsberg.

Les trois châteaux qui dominent Ribeauvillé forment sans conteste un ensemble castral de premier ordre.

Il se compose des châteaux de Grand-Ribeaupierre (Saint-Ulrich), du Girsberg et le Haut-Ribeaupierre.

Le Grand-Ribeaupierre (Rappolstein i. e. Saint-Ulrich), apparaît sans conteste comme le fleuron parmi ce trio. Situé sur un promontoire rocheux à une altitude de 520 m., il contrôlait autrefois la route reliant la plaine d’Alsace à la haute vallée de Lièpvre. Témoin de la puissance des sires de Ribeaupierre, il fut leur demeure principale jusqu’à son abandon final au XVIe s. Différents styles architecturaux s’y juxtaposent puisqu’on y retrouve aussi bien des éléments de style romans, gothiques, voire Renaissance. Outre le donjon carré du XIIe s. et du logis contemporain, le château se voit adjoindre au XIIe s. d’une vaste salle décorée de neuf fenêtres de style roman — la salle des chevaliers —qui caractérise l’édifice. Vers 1435, une chapelle consacrée à Saint-Ulrich évêque d’Augsbourg, est construite. Après une longue période d’usage, le château sera démantelé durant la Guerre de Trente Ans.

Le Grand-Ribeaupierre (Saint-Ulrich)

Non loin de là, en regard du Saint-Ulrich et perché sur un étroit promontoire rocheux, le château du Girsberg a été édifié au XIIIe s., afin d’y loger une branche de la famille des Ribeaupierre. Le donjon pentagonal et de plan carré à l’intérieur daté du XIIe s. Le logis qui jouxte le donjon, est formé de deux bâtiments suivant peu ou prou la forme du rocher. Ces bâtiments sont flanqués d’une tour demi-circulaire et dateraient du XIVe s.

Le Girsberg

Le Haut-Ribeaupierre a probablement été édifié vers le milieu du XIIIe s. à l’emplacement d’un premier château dont l’existence est signalée dès le XIe s. L’ensemble de l’édifice est dominé par un imposant donjon circulaire qui offre une vue magnifique sur la plaine d’Alsace ainsi que sur les crêtes avoisinantes.

Nota : Un quatrième château aurait récemment été découvert en contrebas du Saint Ulrich.


Vol du 25 mai 2017…

Le camp retranché de Pastrengo (Vénitie, Italie)

Forte Degenfeld – Escarpe.

En 1859, à la fin de la Seconde Guerre d’indépendance et l’armistice de Villafranca suite, la province de Vérone devient une région frontalière : la Lombardie a été cédée au Royaume d’Italie alors que la Vénétie reste sous le contrôle de l’Autriche.

Cette dernière construit des môles fortifiés — des sortes de camps retranchés — autour de Rivoli (sud de la vallée de l’Adige), Peschiera (sud du lac de Garde) et Vérone.

Le secteur de Pastrengo, situé à l’est de Pechiera, comprend une série de collines dont la situation permet de contrôler la route menant de Vérone au lac de Garde, le débouché de la vallée de l’Adige, la rive droite du lac de Garde et de flanquer l’importante forteresse de Vérone sur son flanc ouest.

Forte Degenfeld – Cour intérieure

C’est la raison pour laquelle, les Autrichiens construisent quatre forts — Degenfeld (Piovezzano),  Benedeck (Monte Bolega), Nugent (Poggio Pol), Leopold (Poggio Croce) — complétés par un télégraphe optique permettant une liaison avec Pechiara et Vérone.

Les travaux débutent au mois de juin 1861. Menés à bon train, ils ne dureront que cinq mois ! Les quatre forts ont été conçus selon les schémas de deux ingénieurs : le colonel Andreas Tunkler et le major Daniel Salis Soglio.

Vue aérienne prise du Forte Nugent en direction du Forte Leopold et de la tour du télégraphe optique.


D’une forme est grossièrement polygonale, ces forts constituent suivant les usages de l’époque une vaste plateforme d’artillerie. Ils ont été construits à l’aide de pierres blanches extraites localement, une forme d’esthétisme apparaît comme une constante. Le sommet rempart, dont l’accès se réalise au moyen de rampes d’artillerie, comprend des banquettes d’artillerie et de traverses. Le massif du fort est ceint d’un fossé en général étroit et peu profond dont l’escarpe et la contrescarpe sont revêtues. L’escarpe est munie de créneaux de fusillade. Le fossé est protégé par une série de coffres de contrescarpe reliés entre eux par une galerie de contrescarpe. Un passage souterrain permet de relier la galerie de contrescarpe au massif du fort. On trouve en outre toutes les dispositions classiques d’un fort pour abriter une garnison d’environ 80 hommes. La collecte des eaux pluviales permettait d’alimenter une citerne.

Après l’annexion de la Vénitie au Royaume d’Italie, ils perdent toute valeur militaire et ne sont plus utilisés que comme des entrepôts du XXe siècle.

Forte Degenfeld (Forte Piovezzano)

Forte Degenfeld — Vue aérienne

Disposé sur une colline surplombant la ville de Piovezzano, il porte initialement du général Degenfeld, un ministre autrichien de la guerre. De forme trapézoïdale, il est orienté vers l’ouest en direction du Lac de Garde. Sur le rempart, il y avait des positions d’artillerie protégées par un mur tandis que d’autres fonctionnaient dans le blockhaus. Outre les positions d’artillerie disposée sur le rempart et tirant à barbette, on trouve également une casemate d’artillerie. En 1866, l’armement était constitué de 12 canons dont 6 pièces rayées. À noter que le logement construit sur le rempart n’est évidemment pas contemporain et de main civile.

Enfin, si le front de gorge est fermé par un rempart relativement mince muni de créneaux de fusillade et d’une classique caponnière double assurant le flanquement de ce front.


Vue aérienne (vidéo – mai 2017)…



Galerie de clichés


Forte Nugent (Poggio Pol)

Forte Nugent (Poggio Pol) aujourd’hui transformé en restaurant. Les fossés ont été comblés, la caponnière de liaison (au premier plan) transformée en sortie annexe !

Forte Leopold (Poggio Croce) 

Assez bien conservé, à l’instar de son homologue, le fort Nugent, il connaît aujourd’hui un nouvel usage comme lieu de restauration. 

Orientation bibliographique

  1. [ARCHIV FÜR ARTILLERIE- UND INGENIEUR-OFFIZIERE – 1876] – NEUMANN (General Lieutnant von), SCHRÖDER (Generalmajor) – Archiv für die artillerie- und Ingenieur-Offiziere des deutschen Reichsheeres. Berlin, 1876.
  2. BORNECQUE (Capitaine J.), BLASEK (Major du Génie autrichien) – Examen du système de fortification dans les principales puissances de l’Europe. Paris, 1882.
  3. BRUNNER (Moriz, Ritter von) – Leitfaden für den Unterricht in der beständigen Befestigung. Zum gebrauche für die k. k. Militär-Bildungsanstalten, Kadetten-Schulen, dann für einjährig-Freiwillige. Vienne, 1880.
  4. MENEGHELLI (F.) – Verona un territorio fortificato. s.l., 2011.
  5. MÖRZ DE PAULA (Generalmajor K.) – Der Österreischisch-Ungarische Befestigungsbau 1820-1914. Vienne, 2006.
  6. SCHEIBERT & PORTH (Kgl. Pr. Major z. D. – k. und k. österr. Oberst) – Illustriertes MILITÄR-LEXIKON für die k. und k. österreichisch-ungarische und deutsche Armee. Berlin, 1897.

Ainsi que… www.bussolengo-vr.it

Le grand canon de Zillisheim — 38 cm SKL/45 « Max » Bettungsgerüst

Cuve du canon de 38 cm SKL/45 de Zillisheim (état avril 2017)

La position de Zillisheim, dont les travaux commencés en septembre sont rapidement menés à bien. Au début du mois de novembre 1915 la plate-forme bétonnée est achevée et la position peu ou prou opérationnelle au premier trimestre 1916.


Cette cuve bétonnée de forme semi-circulaire est aujourd’hui le vestige le plus visible. Sur la partie antérieure — grossièrement la partie faisant face à l’adversaire — est disposé un mur de genouillère. de part et d’autre de la cuve, quelque peu en retrait, sont disposés deux monte-charges.


Vue aérienne à partir d’une clairière récemment aménagée… Un vol rendu très délicat par de les nombreuses turbulences et les arbres très proches !




Position de Zillisheim d’après un document original conservé au Generallandesarchiv de Karlsruhe
Une position très similaire, celle d’Hampont (coll. de l’auteur)
Cuve du canon de 38 cm SKL/45 in Bettungsgerüst — La sellette

Au centre de la cuve on distingue la sellette en acier destinée à recevoir le pivot de l’affût du canon de 38 cm. Une fosse de recul en arc de cercle entoure la sellette était munie d’un plancher amovible permettant de circuler et accéder aux appareils de pointage ainsi qu’à deux abris situés dans le mur de genouillère.

La position achevée présente, outre la position de tir, un ensemble de 3 magasins souterrains comportant au total 3 chambres à obus, 6 chambres à cartouche de poudre, 1 chambre poste de tir.

À l’arrière-plan et à gauche, l’abouchement d’un des deux monte-charges

Une voie ferrée d’armement non protégée longeait une voie bétonnée de 2,20 m de large et d’environ 60 m de long pour permettre le déchargement de munitions et leur acheminement jusqu’à la position de tir.

Vestiges de la voie d’armement.

Ce dispositif très vulnérable était complété par un important réseau de galeries souterraines aujourd’hui encore parfaitement conservé. Il abritait une voie étroite unique desservant trois magasins à munitions et les monte-charges du canon. Il disposait même d’un triangle de retournement facilitant les manœuvres. La capacité maximale de stockage souterrain était de 30 coups. Par ailleurs, un poste de commandement et un local dédié aux transmissions étaient reliés à la branche nord du dispositif souterrain. L’aération est assurée par trois puits verticaux et quatre sorties de secours dont deux d’entre elles ne sont que de simples puits équipés de barreaux métalliques.

Entrée de des galeries souterraines


Niches à munitions – Noter, à ce niveau, le renfort par des traverses en acier

Deux monte-charges permettaient l’alimentation en munitions de la pièce. Ils disposaient de volets qui se refermaient par gravité lorsque le plateau descendait et offraient une protection certes rudimentaire mais certainement suffisante.

 38 cm SKL/45 pourvu ici d’un bouclier

Le canon de 38 cm SKL/45— une pièce de marine développée et fabriqué par les usines Krupp en 1912 — avait une longueur de 45 calibres (env. 17 m.) et le seul tube, pesait 78 tonnes ! Le poids total atteignait 115 tonnes avec un contrepoids d’équilibrage de 11 tonnes. Après chaque obus tiré, le tube était ramené à sa position de chargement (à l’horizontale). Le pointage en direction (azimut) s’effectuait au moyen d’un mécanisme actionné par 16 hommes sous les ordres d’un sous-officier.

38-cm Geschütz, batterie Deutschland ou Pommern (Belgique) (coll. de l’auteur)

La pièce était servie par un détachement de marins qui avaient revêtu, pour des raisons de discrétion, l’uniforme de l’armée de terre. Initialement, l’effectif compte un total de 74 hommes conduit par le capitaine K. von Falkenried. Le détachement sera complété par une compagnie de l’armée de terre assurant la sécurité de l’emplacement et réalisant des manœuvres de force.

Projectile de 38 cm – coll. du MRA (Bruxelles) (cliché de l’auteur)

Suivant les types de projectiles et de charges, la portée maximale oscillait entre 33 km à 38 km avec pour objectif principal, la ville de Belfort et ses importantes infrastructures logistiques. Au total les 44 obus tirés depuis la position de Zillisheim auront causé 14 morts et 25 blessés, en majorité des militaires. Avant même les derniers obus tirés depuis la plate-forme de Zillisheim — au total env. 130 coups —, le haut commandement allemand avait jugé la mission du canon achevée et le canon démonté pour être probablement affecté à une batterie de côte près d’Ostende (Belgique).

Dès le printemps 1916, les plates-formes métalliques démontables et réutilisables développées par Krupp permettaient d’offrir un temps d’installation très réduit, de l’ordre de deux semaines, qui rendaient obsolètes les lourdes et coûteuses plateformes telles que celle de Zillisheim. Par ailleurs l’artillerie lourde sur voie ferrée connaîtra également d’importants développements qui accentueront le caractère désormais désuet d’une telle position statique. 

Orientation bibliographique : Un article fondamental et remarquable par sa qualité… EHRET (T.) – Belfort sous la menace de l’artillerie allemande, 1916-1945. Extrait du n° 92 / 2001. In : Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 2001, No. 92, p. 89-138. 

Le château de l’Ortenbourg (Scherwiller, Alsace)

L’Ortenbourg (ou Ortenberg) est, avec le Ramstein, l’un des deux châteaux qui dominent la commune de Scherwiller (Alsace). Les ruines de ce château médiéval à quelques 437 m d’altitude et réalisent un très bel ensemble d’architecture militaire de montagne du 13e s.


Construit en granit lisse et blanc du plus bel effet, il est dominé par un donjon impressionnant pentagonal de 32 m protégé par un mur-bouclier et complété par un rempart de 17 m muni de trois rangées d’archères et dont la partie sommitale accueillait des hourds. Un profond fossé, creusé dans le roc, sépare le château du reste de la montagne.


Il abritait un logis seigneurial à fenêtres gothiques. L’ensemble était précédé d’une basse-cour. 


À noter, la présence à peu de distance d’un château de siège, le Ramstein, construit à la toute fin du 13e s. par Otton d’Ochsenstein pour servir de base arrière lors du siège du château de l’Ortenbourg.


L’accès au château par Scherwiller demande certes quelques efforts lorsqu’on emprunte le sentier des rochers pour rejoindre la ligne de crête mais les quelques efforts consentis sont à l’aune du magnifique panorama sur la plaine d’Alsace qu’offre le château de l’Ortenbourg !


Vidéo du vol du 29 avril 2017…


Galerie de clichés…

L’Ortenbourg — Vue du sud-est.
Les châteaux du l’Ortenbourg et du Ramstein. À l’arrière-plan, le val de Villé.
Le logis seigneurial. On distingue parfaitement sur la partie haute de l’enceinte, les emplacements recevant des hourds.l
Le donjon pentagonal précédé d’un mur bouclier
La rampe d’accès au logis interromue par un haha et couvert par un tour palière.
Le front nord couvert par un profond fossé creusé dans le roc.
Les larges fenêtres du 13e s. sont disposées au-dessus d’une série de meurtrières (archères) qui couvrent la basse-cour.
Front est du château de l’Ortenbourg
Le château de l’Ortenbourg — Vue d’apex
Le château de l’Ortenbourg — Détail du donjon pentagonal précédé d’un mur bouclier et d’un fossé (vue d’apex)
Vue de l’intérieur du logis
Plan affiché sur le site (corrections et compléments par l’auteur)

L’église et le cimetière fortifiés de Hunawihr (Alsace)


L’enceinte du cimetière — probablement a certainement été modernisée aux 15e et 16e s. pour l’adapter à l’usage des armes à feu — prend une forme hexagonale dont chaque angle est flanqué d’une tour semi-circulaire. Chaque tour d’une hauteur de 4 à 7 mètres est percée de trois meurtrières destinées initialement à des arbalètes auxquelles succéderont probablement des couleuvrines à main.



La porte d’entrée du cimetière faisait office de tour-porte : Disposant également de meurtrières, elle se trouvait probablement surmontée d’une grande tour dont on devine les vestiges.

L’église n’est que partiellement fortifiée, son clocher joue le rôle d’un donjon. Il domine les remparts du cimetière et offre une vue étendue sur les alentours. La tour comporte deux étages et dispose de quelques meurtrières.


On ne saurait attribuer à cette enceinte un rôle militaire, elle est bien trop faible. Il s’agit plutôt d’un refuge offrant à la population d’un village trop petit pour justifier d’une onéreuse enceinte urbaine, un abri contre quelques rapines.


Si, dans ce billet, l’accent est placé sur les fortifications, l’église et le village de Hunawihr méritent, quant à eux, par leurs qualités, d’être découverts voire redécouverts !


Bien cordialement. 


J.M. Balliet

Vues aériennes du 22 avril 2017…


Vues aériennes du 22 avril 2017 [vidéo — HD]…

Fort des Basses Perches (Place de Belfort) — 2017

Front d’attaque… Vue sur la citadelle de Belfort (état avril 2017)

Le fort des Basses Perches, un ouvrage de la place de Belfort construit entre 1874-1876 occupe avec le fort des Hautes Perches une position dominante en avant de la citadelle de Belfort.

Sur le plan architectural, ce fort d’une dimension contenue présente un intérêt tout particulier : Jamais modernisé, c’est le précieux témoin de l’un des premiers ouvrages construit par Séré de Rivières suivant le modèle d’un fort à cavalier central (une batterie d’artillerie surmonte les casernements) dont le modèle deviendra toutefois rapidement obsolète. En effet, ce type de fortification, coûteux et long à construire, fut rapidement abandonné.


Malgré sa petite taille — env. 180 hommes et une vingtaine de pièces d’artillerie —, il présente encore d’autres particularités : la présence d’exceptionnels coffres de contrescarpe en maçonnerie à une époque où on utilise encore les caponnières centrales appuyées sur l’escarpe pour défendre les fossés.


Enfin, le site, régulièrement entretenu et remarquablement mis en valeur par l’association éponyme, offre une vue extraordinaire sur la citadelle de Belfort.

Un site à découvrir ou à redécouvrir, comme ce fut mon cas, sans réserve ! 


Vues aériennes (vidéo HD)… vol du 13 avril 2017



Quelques vues statiques…

Vue verticale… en bas, le front d’attaque, en haut, le front de gorge. On distingue parfaitement le cavalier central qui alterne les traverses-bris et les positions d’artillerie (canons de 155 L Mle 1877 et de 120 L Mle 1878) [état avril 2017].
Les deux traverses-abris du flanc droit et leurs positions d’artillerie adjacentes (de G. à  Dte : Mortier de 220 mm, Canon de 120 mm Mle 1878, obusier de 16 cm) [état avril 2017].
Mise en exergue du front de gorge. Le cavalier central surplombe la caserne [état avril 2017].

Etat en 2009 & quelques autres vues : cf. ici